Smith Rock State Park

On est un peu au ralenti ce matin. On peine à se lever, la clim a fait du bruit toute la nuit mais impossible de dormir sans. On passe à la station essence et on nous dit qu’il faut attendre car les cuves sont vides. Déjà qu’on n’est pas en avance sur le planning… On change de station. Pour terminer, on se trompe de route, il faut faire demi tour. Avec tout ça il est 10h passées quand on arrive enfin à Smith Rock State Park.

Misery ridge, une randonnée difficile à Smith Rock state park

Rien que du parking, c’est super beau !!! La Crooked river serpente calmement au pied des roches volcaniques qui vont de l’ocre au rouge.

On s’était dit qu’on commencerait la randonnée assez tôt pour éviter la chaleur… c’est raté !

La randonnée en question c’est Misery Ridge. Rien que le nom annonce la couleur, on va en baver ! 6 km, 280 mètres de dénivelé, 39° dans l’air, 55° au sol. Pas si terrible sur le papier mais la montée en plein soleil le long des falaises basaltiques promet d’être un véritable moment de bonheur ! On devine les lacets qui montent entre le milieu et la droite de la photo, après le pont :

Le site est réputé pour l’escalade. De nombreuses parois sont équipées pour la grimpe et, en cas de pépin, pas de souci tout est prévu ! Des béquilles et des brancards sont disponibles un peu partout !

Comme prévu, la montée en plein cagnard est un cauchemar ! On a le cœur qui bat à 1000 pulsations/minute, on est écarlates, c’est dur ! On aurait peut-être dû faire la boucle dans l’autre sens pour être un peu plus à l’ombre pour monter. Trop tard… il fallait réfléchir avant ! Deux rapaces tournoient au-dessus de nos têtes comme s’ils attendaient notre fin.

Heureusement, le paysage est tellement magnifique qu’on fait souvent des pauses pour prendre des photos. Mais l’ombre manque cruellement et il n’y a pas un souffle de vent.

C’est péniblement qu’on atteint le sommet au bout de 3/4 d’heure. Deux arbres providentiels nous offrent une ombre bienvenue pour récupérer.

On peut voir le chemin parcouru depuis le départ au bord de la rivière

La boucle passe au pied d’un rocher tout en hauteur nommé Monkey face. Le haut ressemble en effet à un visage de singe tourné vers la falaise.

C’est un site d’escalade bien connu, parmi les plus difficiles du monde, et il y a d’ailleurs deux gars en train de monter. L’un est déjà en haut et on voit le deuxième dans la partie claire de la roche.

La civilisation n’est pas loin de ce côté là du parc. Il y a de très belles et grandes maisons.

On descend pour retrouver le bord de la Crooked River et ensuite le chemin est plat jusqu’au pont. Mais quelle chaleur !!! Même les oies dans la rivière sont immobiles, les pattes dans l’eau et la tête dans les plumes.

Juste à côté du pont, une pelouse bien verte est arrosée en permanence. Avant de partir en rando, on se disait que c’était une drôle d’idée et on n’en voyait pas l’intérêt. Maintenant on comprend l’utilité : se rafraîchir sous le jet à l’arrivée de tous les circuits de randonnée ! L’effet brumisateur ne suffit pas aux garçons qui se vident des bouteilles d’eau sur la tête.

En début d’après-midi, on prend la direction de Bend. Après un crochet par Tumalo falls, nous prenons possession de notre petite maison en ville pour les 3 prochaines nuits.

On fait le tour du vieux centre ville qui est plutôt agréable. On fait les boutiques (Laurent s’est trouvé une passion pour le Big Foot ! Il a le kit complet : magnet, sous-bock, casquette, t-shirt !). Et on termine la soirée dans une brasserie, Bend brewing company.

John Day Fossil Beds & Painted hills

La fumée s’est un peu dissipée, le ciel est presque bleu, le soleil brille. On prend le petit-déjeuner sur la terrasse de notre cabane.

Nous retournons terminer notre exploration de John Day fossil beds National Monument. Par contre, ce matin les sites sont à contrejour ; pas génial pour les photos.

Nous sommes toujours dans le secteur de Sheep Rock du parc. Ce parc, ou plutôt Monument national, est divisé en trois parties assez distantes les unes des autres :

  • Clarno unit au nord, où nous aurions dû passer hier mais nous avons modifié notre itinéraire à cause du gros feu de forêt qui a atteint la route il y a 2 jours.
  • Sheep Rock unit, que nous avons commencé à visiter hier.
  • Painted hills, que nous avons découvert cet après-midi.

Pour découvrir les formations rocheuses de Blue basin (secteur Sheep Rock) il y a le choix entre un chemin de 5 km et un autre de 2 km. On se regarde… On va la jouer petits bras aujourd’hui ! Par cette chaleur et avec l’air pollué par les fumées, il faut s’économiser !

Notre voiture est, encore une fois, seule sur le parking.

Nous partons donc sur le chemin de 2 km. Comme hier, on trouve des roches argileuses friables dans les tons bleu-vert qui, modelées par la pluie et le vent, forment de jolies colonnes toutes striées.

Hier après-midi, nous n’avons pas fait toutes les balades au départ de Cant ranch. Nous nous arrêtons de nouveau pour aller jusqu’au point de vue sur la rivière et Sheep rock (on n’a pas compris pourquoi il s’appelle Sheep rock, on ne trouve pas qu’il ressemble à un mouton ce rocher, et nous n’avons pas vu un seul mouton dans le coin !).

Pour déjeuner, nous nous arrêtons à Mitchell. Un village encore plus petit que Dayville et encore plus dans son jus. Le problème c’est que l’incendie a détruit les lignes électriques (ils sont en train de remplacer les poteaux en bois) et, comme il n’y a plus d’électricité, la brasserie est fermée. Quelle déception ! Heureusement, il nous reste de quoi pique-niquer.

Painted Hills

Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à Painted hills. Ils fait 41° maintenant ! On décide de faire tous les points de vue et petites marches, en revanche on laisse tomber Caroll Rim trail qui ne fait pourtant que 2,5 km. Ça monte en plein soleil et dans cet environnement très minéral, le ressenti est bien plus chaud que 41°.

Les variations de couleurs dues à la décomposition de végétaux (le noir) et aux minéraux contenus dans les roches (le rouge et le orange) sont magnifiques. Dommage qu’il persiste un voile de fumée qui brouille les vues plus lointaines.

On commence par overlook trail

Puis le magnifique painted cove trail avec ses buttes d’un rouge éclatant

Et red scar hill. Du rouge, toujours du rouge

Les arbres ne résistent pas aux rudes conditions climatiques de Painted hills

L’ensemble du John Day fossil beds National Monument abrite de nombreux fossiles. Avant d’être quasi désertique, cet endroit était recouvert d’une forêt, en attestent les fossiles de feuilles retrouvés sur place.

Mais aujourd’hui il n’y a plus de forêt et donc plus d’ombre. Après chaque balade, on se réfugie dans la voiture climatisée… ou sous le peu d’arbres qu’il reste !

On est trempés de sueur. La piscine de l’hôtel nous appelle ! Nous fuyons finalement la chaleur pour aller se rafraîchir. Et ça fait un bien fou !

Mount hood & John Day

Première bonne nouvelle de la journée : le soleil brille ! On plie bagage et on arrive sur le parking de Mirror Lake Trail où il n’y a que 5 voitures. C’est la deuxième bonne nouvelle, on va pouvoir randonner tranquille.

La randonnée de Mirror lake au Mont Hood

Le chemin en bitume se transforme vite en sentier forestier avec plusieurs petits ponts en bois qui permettent de traverser les ruisseaux. Ensuite ça monte en lacets jusqu’au lac.

Arrivés au lac, on part vers la droite comme indiqué sur l’appli de rando. Seulement au bout du lac, le chemin devient impraticable, envahi par la végétation et très boueux. Axel tente de passer mais s’enfonce de plusieurs centimètres dans la boue donc on renonce.

On retourne à l’embranchement et on prend cette fois à gauche. On passe un gué et on suit un chemin un peu en hauteur donc plus sec que celui de l’autre côté qui est au ras de l’eau.

Le Mont Hood apparaît derrière les arbres.

C’est encore plus beau au bord du lac avec le reflet du sommet enneigé.

Au retour, le parking s’est bien rempli. On est contents d’avoir démarré tôt, on n’a croisé que très peu de monde.

Dernier coup d’œil dans le rétroviseur sur le Mount Hood.

En roulant vers l’est, le paysage se modifie radicalement. On passe, en quelques kilomètres, de la montagne boisée aux plateaux arides. L’Oregon, c’est un peu deux salles deux ambiances ! De la côte pacifique jusqu’à la chaîne montagneuse des Cascades, le climat est plutôt humide et frais. Une fois passées les montagnes, les hauts plateaux nous accueillent avec un petit 33° bien qu’on soit encore à 1460 mètres d’altitude (on avait 18° sous les nuages hier au Mount Hood !).

On fait de rapides courses à Prineville (j’adore le rayon soupes).

En poursuivant vers l’est, on retrouve la forêt et on aperçoit en même temps un voile qui enveloppe les collines. Un incendie s’est déclaré il y a une semaine dans la forêt d’Ochoco, du côté de Mitchell et ça brûle toujours. Sur la route, on croise une colonne de pompiers venus de Salem. Ça brûle à plusieurs endroits en fait, et nous on dort juste au milieu ! Vous voyez toutes les zones rouges ? Ça représente l’emprise des incendies. Et l’étoile bleue c’est nous !

D’ailleurs, plus on roule vers notre destination, plus la fumée s’épaissit. Le ciel passe du bleu au gris. On ne voit presque plus le soleil, c’est fou ! Cela crée une lumière étrange. On a l’impression d’assister à une éclipse de soleil ! Du coup, notre visite de John Day fossil beds risque d’être écourtée. Pas question de se lancer dans une randonnée de plus de 6 km dans ces conditions.

John Day Fossil Beds National Monument

Nous faisons un tour à Foree pour voir de près le phénomène d’érosion des roches volcaniques. Le tuff dur s’érode moins vite que la roche argileuse bleu-vert, l’ensemble créant des colonnes multicolores qui évoluent au fil du temps.

Je savais que ce coin de l’Oregon était un peu hors des sentiers battus, l’Amérique profonde. En réalité on est quasiment seuls ! Je ne sais pas si c’est la présence de fumée qui fait fuir les visiteurs mais il n’y a absolument personne. Notre voiture est la seule sur le parking.

On ignore le secteur de Sheep Rock où j’avais prévu une randonnée de 6,5 km. Nous aviserons demain matin selon les conditions. Ce n’est pas très prudent de marcher dans cette fumée. Axel dit (sans aucune exagération !) qu’on va tous repartir d’ici avec un cancer des poumons ! On se contente donc d’une balade à Cant ranch, à travers les vergers et jusqu’à la rivière.

Nous arrivons à Dayville vers 17h30. Ce village charmant sera notre home sweet home ce soir.

Sa maison hantée
Son épicerie (pas très fréquentée)
Son restaurant
Son hôtel
Son ranch
Son bureau de poste (qui est aussi notre maison !)
On dort juste derrière le bureau de poste

Mount Hood

Au réveil, on dirait que les nuages sont moins bas et moins denses qu’hier. Le temps de se préparer, on aperçoit même du ciel bleu. En revanche, le Mont Hood ne se dévoile toujours pas, les nuages y restent accrochés comme des moules sur leur rocher !

Le vieux Timberline lodge a quelque chose de mystérieux dans cette ambiance brumeuse.

On est quand même loin de l’atmosphère horriblement angoissante du film The Shining, dont les scènes extérieures ont été tournées devant la façade. Il y avait juste un peu plus de neige lors du tournage. Mais de la neige, il doit y en avoir en altitude car les remontées mécaniques sont en service et on croise des gens en combi de ski avec leur snowboard sous le bras. On croise aussi des randonneurs qui font le Pacific Crest Trail. On les reconnaît à l’odeur (!) et aux duvets humides qu’ils étendent sur les racks prévus à cet effet dans la salle commune du lodge.

On descend ensuite vers Mount Hood Meadows pour faire une randonnée en boucle permettant de voir deux cascades. On arrive vite à la première, Umbrella falls.

Mount Hood meadows

Le chemin serpente dans la forêt de pins, ça sent super bon. Certains arbres ont leur tronc recouvert de mousse.

On traverse des prairies remplies de fleurs sauvages et on se rend compte qu’on marche sur les pistes de ski !

En remontant vers Sahale falls, il y a plein de myrtilles. Un panneau indique que les tribus indiennes viennent ici pour les récolter et qu’il est interdit de les cueillir, à moins d’être indien.

Pour atteindre Sahale falls, c’est une autre histoire ! On ne peut pas vraiment appeler ça un chemin. On descend comme on peut en s’accrochant aux arbres et en prenant appui sur les rochers. Parfois sur les pieds, parfois sur les fesses. Ça glisse, c’est pas pratique mais on y parvient.

L’endroit rêvé pour un pique-nique !

L’application AllTraills conseillait de marcher dans le sens anti horaire mais, en faisant la randonnée dans le sens horaire, on s’est épargné une remontée fastidieuse vers le parking. Et en arrivant à la fin, le Mont Hood se dévoile enfin partiellement.

De retour à l’appartement, c’est repos pour les garçons et piscine-jacuzzi pour Laurent et moi.

On termine par un petit bœuf wagyu au barbecue, accompagné d’un vin rouge local.

Columbia river gorge

On quitte notre chaleureux chalet de Packwood sous les nuages, direction l’Oregon. Après 3 jours en montagne, on a besoin de faire quelques courses et on s’arrête à Troutdale, ville où on dort ce soir. L’idée est de pique-niquer à Wahkeena fall pour ensuite rejoindre à pied Multnomah falls. Comme je n’ai pas réussi à réserver le permis pour stationner sur le parking officiel de Multnomah falls et que le parking privé est minuscule (et payant), c’était d’après moi la solution idéale. Sauf que le parking de Wahkeena est complet. On est dimanche et il y a foule à pique-niquer ici. On file alors pour trouver une autre aire de repos mais il n’y en a pas. On s’arrête à Oneonta gorge en espérant trouver un endroit sympa sur le chemin vers Triple falls mais il est étroit, rocailleux, poussiéreux…

On finit par arriver à Triple falls et là, enfin, on arrive à s’installer. Il est 13h30, on commence à avoir faim !

Je n’ai pas tellement aimé cette randonnée. Certes, la chute d’eau est jolie mais le chemin n’est pas agréable, on entend beaucoup l’autoroute au début et à la fin, il y a beaucoup de passages dans la caillasse, je pensais qu’on verrait d’autres chutes sur le chemin et les séquelles de l’incendie ravageur de 2017 sont flagrantes (incendie provoqué par un jeune de 15 ans qui a eu l’idée débile de lancer un feu d’artifice en pleine forêt !). La végétation n’a pas repoussé et le paysage est triste à mourir ! Les garçons sont moins négatifs que moi, ils ont aimé la belle chute d’eau à la fin (fin qui n’en est pas une puisqu’il est possible de continuer sur encore 5 miles).

Au retour, il y a un embranchement qui indique Multnomah falls à 3 km. Laurent propose de le tenter. À mi-chemin, force est de constater qu’on ne pourra pas aller au bout. Le « chemin » n’est pas entretenu, c’est envahi par la végétation, il y a des ronces, on doit enjamber des troncs d’arbres tombés et ça monte très raide. Même Axel dit que ce n’est pas jouable et un groupe de jeunes qui la tenté nous dit la même chose. Demi tour !

On reprend la voiture en espérant avoir plus de chance que ce matin et on trouve en effet à se garer à Wahkeena. On se rend au pied de la jolie Wahkeena fall.

D’ici, un vrai chemin part vers les Multnomah falls, qui sont les stars du coin ! Deux chutes s’enchaînent, dont la plus grande mesure 165 mètres. Un petit pont permet de voir de plus près la chute supérieure.

Sur le retour vers Troutdale, on s’arrête à Latourell falls. Là encore, il nous faut faire 3 fois le tour du mini parking avant de trouver une place. C’est un constat général : les parkings de la Columbia river gorge sont sous dimensionnés par rapport aux flux de visiteurs. C’est sûrement un bon moyen pour limiter l’affluence mais cela crée de la frustration. Mieux vaut éviter le dimanche car les américains viennent en masse pour le week-end, mais ce n’est pas toujours facile de tenir compte des jours quand on est en road trip.

Deux derniers arrêts à Vista house et un point de vue plus loin nous offrent de larges panoramas sur la Columbia river qui marque la frontière entre l’Oregon et l’Etat de Washington.

Pour dîner, on se fait encore refouler d’un bar-restaurant qui n’accepte pas les mineurs. La serveuse nous indique un pub à 100 mètres en nous assurant qu’il est très bien. Et en effet, elle ne s’est pas trompée. Par contre on ne comprend toujours pas pourquoi certains bars acceptent les mineurs et d’autres non !