Du Danemark à Stavanger

Nous sommes partis un peu avant 5 h du matin de la maison. À 18h30 nous étions à Hamburg. J’avais hésité à réserver un hôtel un peu avant, à Brême, mais les garçons voulaient manger un hamburger à Hamburg !

La traversée du Danemark a été franchement pénible. L’autoroute est en travaux sur les 2/3 du trajet et donc limitée à 80 km/h au lieu de 120. C’était loooong !!! Mais nous avons fini par arriver à bon port et nous sommes fait un pique-nique hyper bucolique sur le parking du ferry.

À l’arrivée à Kristiansand, nous étions parmi les derniers à débarquer. J’avais réservé un Airbnb à 10 minutes du port, donc à 19h30 on était à l’appartement, prêts pour le premier dîner norvégien des vacances et surtout pour une bonne nuit de sommeil. Sauf que le soleil se couche à peine plus de 5 heures, qu’il descend peu en-dessous de l’horizon (donc il fait sombre mais pas vraiment nuit) et que les maisons norvégiennes sont dépourvues de volets ! Donc à 4h30 on est réveillés par le soleil !

C’est donc finalement assez tôt que commence cette première journée en Norvège.

Stavanger

Notre première destination est Stavanger, la quatrième ville du pays après Trondheim, Bergen et Oslo. L’appartement est prêt et la propriétaire du Airbnb (adorable) est d’accord pour que nous arrivions plus tôt que prévu. On peut donc s’installer avant de filer dans le centre-ville pour manger. On s’arrête chez Egon, une chaîne de restaurants norvégienne, avec une belle vue sur le port encadré de jolies maisons en bois multicolores.

Le centre historique est concentré autour du port. D’un côté il y a les boutiques et les maisons colorées de Øvre Holmegate et de l’autre, on trouve Gamle Stavanger, où sont concentrées les maisons les plus anciennes. Elles sont en bois, peintes en blanc et datent pour la plupart du 18ème siècle ou du début du 19ème. Stavanger compte environ 8000 maisons en bois, ce qui en fait la plus grande ville en bois d’Europe.

Certains ont même pensé à faire une entrée pour les trolls ! Ces créatures affreuses de la mythologie nordique sont très présentes dans la culture norvégienne. Là il doit s’agir d’un tout petit troll.

Le port de Stavanger accueille souvent des bateaux de croisière. Un énorme P&O de 5000 passagers est à quai et visible depuis les ruelles de la vieille ville. Les maisonnettes en bois ne paraissent plus à côté de ce mastodonte des mers qui les dépasse.

Notre logement est à 5 minutes à pied de Gamle Stavanger, dans un quartier résidentiel calme où s’alignent aussi de mignonnes maisons en bois. C’est top d’être si près du centre-ville sans avoir de bruit.

En fin de journée, nous retournons sur le port pour l’apéro (44€ les 3 bières et un Coca !). Un norvégien entame la discussion de façon un peu abrupte en nous disant « bordel mais que faites-vous en vacances en Norvège alors qu’il fait si beau chez vous ? Il fait froid ici ! ». Il se trouve qu’aujourd’hui il fait 24°, pas vraiment froid donc. Mais il nous dit que c’est exceptionnel et qu’il préfère le climat du sud de l’Europe, même quand je lui dis que chez nous il fait trop chaud et que les incendies sévissent. On n’est jamais satisfait de ce qu’on a.

Oregon Pacific coast

Le dernier jour est arrivé ! En fait c’est l’avant-dernier car nous ne reprenons l’avion que demain mais c’est bien le dernier jour de visite de notre road trip en famille à travers les États de Washington et de l’Oregon.

La journée commence par la découverte d’Ecola State Park. Ce petit parc côtier a tout pour plaire : une forêt dense, des plages sauvages, des rochers (les haystacks) qui émergent du Pacifique et des sentiers de randonnée. La carte postale typique de la côte pacifique, surtout en cette matinée brumeuse !

Nous nous garons sur le parking de Tillamook rock lighthouse. L’ancien phare perché sur son rocher est assez visible malgré le ciel bas et la vue panoramique sur Crescent beach donne envie de se rendre sur cette belle plage déserte.

On met les chaussures et c’est parti pour la randonnée de 4 km. Avant de se lancer sur le chemin, on se pose vite fait la question d’y aller ou pas en voyant le panneau de mise en garde. Mais après plus de 15 jours à arpenter les sentiers de randonnée en montagne et dans les parcs nationaux, on se sent tout à fait capables de venir à bout de celui de Crescent beach.

La principale difficulté c’est que le chemin est un peu escarpé et surtout envahi par des milliers de racines d’arbres qui cassent le rythme de marche.

La douce mélodie des vagues nous accompagne tout du long, même si la plage ne se dévoile qu’à la toute fin. On la surplombe avant une descente prononcée qui met les genoux à rude épreuve et se termine par un escalier en bois.

Cette plage déserte, dont le sable est presque exempt de traces de pas, rappelle les plages sauvages immenses de l’île de Vancouver au Canada. On n’est pas si loin d’ailleurs. On y trouve les mêmes anémones de mer, au pied des rochers colonisés par les moules et autres coquillages.

On file ensuite au nord du parc pour voir Indian beach, mais en voiture cette fois, bien qu’un chemin permette d’y aller à pied. Contrairement à Crescent beach, Indian beach est accessible directement depuis le parking donc bien plus fréquentée. Il y a du monde et même quelques baigneurs malgré la fraîcheur de la mer.

Ecola State Park jouxte la ville de Cannon beach où l’on se rend pour déjeuner. Le centre est mignon comme tout avec ses boutiques et restaurants en bois. Par contre il n’y a pas de promenade le long de la mer, juste quelques accès par des escaliers. Aujourd’hui la mer est calme mais les jours de tempête ça doit être violent !

On déjeune chez Tom’s fish and chips, étonnamment peu cher. Burger pour les garçons, cabillaud pour Laurent, saumon pour moi. C’est gras mais c’est bon !

Nous reprenons ensuite la route pour se rapprocher de Haystack rock au sud de Cannon beach. Ce rocher de basalte de 72 mètres de haut est un refuge pour de nombreuses espèces d’oiseaux : macareux, pélicans, sternes… ça virevolte de partout ! Si le paysage vous rappelle quelque chose, c’est peut-être que vous l’avez vu dans les Goonies ou dans Un flic à la maternelle. Les 2 films ont été tournés à Astoria (on est passés devant la prison des Goonies et l’école de Schwarzenegger) et ici sur la côte.

Il nous reste une heure et demie de route pour aller à l’hôtel à Clatskanie. Dernière étape et dernière nuit d’un voyage qui fut riche en randonnées et découvertes très variées, de la côte pacifique aux déserts d’altitude de l’Oregon en passant par la chaîne des Cascades et le grand Mont Rainier.

Silver falls State Park

En 3 jours nous avons eu le temps de prendre nos aises dans la maison et tout ranger est un peu long. Quand nous partons de Bend, il est presque 9h30. Nous avons beaucoup de route à faire aujourd’hui pour rejoindre Astoria, qui est à la frontière de l’Oregon et de l’État de Washington. Nous reprenons l’avion dans deux jours à Seattle donc il faut bien remonter.

Pour couper ce long voyage, nous faisons étape à Silver falls State Park. Un chemin en boucle de presque 8 km doit nous mener de cascade en cascade. Le nombre annoncé est de 10 chutes d’eau. J’avoue qu’il y en a tant que je ne saurais pas légender toutes les photos ! J’aurais dû prendre des notes.

La première doit être Middle North falls

Certaines chutes sont presque à sec, on entend plus qu’on ne voit de l’eau couler.

Le chemin passe derrière plusieurs cascades. C’est sympa, sauf quand des groupes decident de rester au frais derrière la chute, ça gâche un peu les photos !

Celle-ci ça doit être South falls :

La balade en forêt est agréable, certains arbres sont immenses, d’autres ont des airs de fantômes avec leurs branches pendantes pleines de mousse.

La randonnée est plutôt facile, ce qui fait qu’il y a pas mal de monde. On fait la boucle dans le sens anti horaire, ça nous semble plus simple et comme la plupart des gens tournent dans l’autre sens, on ne fait que les croiser sans être gênés. On boucle les 7,7 km en 2h15.

Sur le trajet vers Astoria, on fait un arrêt aux boutiques outlets de Woodburn car l’une de nos valises est en train de rendre l’âme. Les prix, même cassés, chez Samsonite nous paraissent encore trop élevés. On verra chez Walmart demain.

On se douche vite fait à l’hôtel et on mange à Fort George Brewery. Il paraît que c’est l’une des meilleures brasseries de la côte ouest des États-Unis ! On veut voir ça par nous-mêmes… et c’est vrai que les bières sont bonnes.

Crater Lake National Park

Aujourd’hui nous partons pour l’un des points forts du voyage : Crater Lake. Ce lac a pris place dans le cratère créé par l’éruption du volcan Mazama (je ne vous encombre pas avec les dates, c’était il y a très longtemps, avant J.C.). Sa surface se situe à 1882 mètres d’altitude et sa profondeur est de 592 mètres au point le plus profond.

Pour l’occasion, nous avons mis le réveil afin de partir assez tôt et vers 8h nous sommes en route. Une route toute droite qui traverse les forêts de pins et file vers le sud de l’Oregon et la Californie.

Premier contact avec le lac à Merriam point.

On est à contrejour donc on décide de rouler jusqu’à la rive opposée et de revenir tranquillement en s’arrêtant aux points de vue et en faisant les randos qu’on a prévues. Une petite carte pour vous situer :

Nous voici donc à Phantom Ship overlook, au sud-est du lac. On ne peut pas aller plus loin car la route est coupée pour cause de travaux. Ils n’ont que 3 mois pour effectuer des travaux car le reste de l’année tout est sous la neige (il en tombe plus de 13 mètres par an en moyenne, d’octobre à juin !). Nous ne pourrons donc pas faire tout le tour du lac. D’ici on a un point de vue latéral sur ce rocher torturé qui évoque un bateau fantôme.

On s’arrête ensuite à Sun Notch où une courte balade offre plusieurs superbes vues sur Phantom ship. Le bleu profond du lac fait bien ressortir ce bateau imaginaire. Qu’est-ce que c’est beau !

Depuis la route on aperçoit les Vidae falls. Pas extraordinaires par rapport à toutes les magnifiques cascades qu’on a pu voir mais elles sont si près de la route qu’on ne peut pas les ignorer.

Nous prenons la direction de Rim Village pour faire un bout de randonnée d’environ 3 km jusqu’à Discovery point. C’est l’endroit où sont arrivés les premiers à découvrir ce lac en 1853, il n’y a pas si longtemps ! C’étaient des chercheurs d’or européens. Le premier nom qu’ils ont donné à Crater Lake est Deep blue Lake, en référence à sa couleur incroyable.

Tout au long de Discovery point trail, on ne perd jamais de vue Wizard Island, la seule île du lac.

Le pique-nique avalé, on continue sur la rive ouest jusqu’à Watchman overlook. L’objectif est de monter jusqu’à une ancienne tour d’observation qui surplombe le lac et ses environs. Il n’y a que 1,3 km pour s’y rendre donc ça monte sec mais la vue d’en haut est tellement sublime que ça vaut carrément le coup de faire l’effort. Plus on monte, plus c’est beau !

Mon grand angle ne suffit pas à capter le lac dans son entièreté tant il est immense.

Un feu de forêt sévit depuis 15 jours à la frontière nord-ouest du parc national (2 ou 3 km à vol d’oiseau). À ce jour, il n’est circonscrit qu’à 1% ! On suppose qu’ils laissent cramer en faisant juste en sorte que l’incendie ne s’étende pas. Depuis Watchman overlook, on voit les fumées et la partie qui a déjà brûlé derrière la montagne blanche.

La journée n’est pas finie, il nous reste une randonnée courte mais intense à faire. La seule qui permette de descendre sur la rive de Crater Lake : Cleetwood Cove, tout au nord du lac. Elle est notée comme difficile sur la documentation du parc. 3,5 km aller-retour avec un dénivelé de 213 mètres. À l’aller ça va tout seul ! À ce moment là, j’essaie de ne pas penser à la remontée. Seulement en voyant les gens rouges, à bout de souffle, les mains sur les hanches, arrêtés dès qu’un peu d’ombre se présente, je me dis que je vais en baver !

En plus, en arrivant en bas on se rend compte que c’est finalement plus beau vu d’en haut ! D’ailleurs je me rends compte maintenant que je n’ai quasiment pas pris de photos en bas.

Léo et Axel partent devant pour le retour. Et vous savez quoi ? Ce n’est pas si dur. Nettement moins difficile que ce à quoi on s’attendait.

On continue un peu la route vers l’Est mais on a le soleil en face et ce côté-là est moins intéressant. Il ne reste plus qu’à reprendre la route dans l’autre sens pour retourner à Bend et soigner nos coups de soleil !

Newberry National volcanic Monument

Le titre annonce le programme de la journée. Nous allons visiter quelques sites, à l’est de la chaîne des Cascades, formés par l’activité volcanique. Direction la caldeira du volcan Newberry qui, au fil du temps s’est remplie d’eau qui a donné naissance à deux lacs. Nous nous arrêtons au lac Paulina dont la profondeur atteint près de 76 mètres. Et pour explorer les rives du lac, nous louons deux kayaks.

L’exercice nous a donné faim ! On s’installe sur la terrasse du Paulina Lake Lodge pour manger des hamburgers de wapiti.

Sur le côté du volcan, on fait la boucle de Big obsidian lava flow, une coulée de lave qui présente une concentration importante d’obsidienne. C’est une roche volcanique vitreuse et lisse, très noire, riche en silice. On dirait vraiment du verre.

Quelques arbres tenaces et persévérants arrivent à survivre dans ce chaos minéral.

L’étape suivante est pour descendre au pied des Paulina falls, deux chutes jumelles hautes de 24 mètres. on les contemple d’abord d’en haut avant de prendre un court chemin pour se rendre à la base. La balade ne suffira pas à éliminer les burgers de ce midi…

On tente d’aller au tunnel de lave mais ça ferme à 14h30 et il faut avoir réservé. Comme je n’avais rien préparé pour aujourd’hui, je n’ai pas réservé ! Et de toute façon il est 16h donc c’est peine perdue. On va donc faire un tour du côté de lava butte, un petit volcan avec un champ de lave à sa base.

Là aussi on constate que la végétation s’accroche pour vivre.

Au loin, on aperçoit les sommets de la chaîne des Cascades. À droite de l’arbre, le Mont Bachelor.

Demain on prévoit de se lever tôt pour découvrir l’un des joyaux de l’Oregon : Crater Lake National Park.