Direction le Mont Rainier

On prend tranquillement la direction du Mont Rainier en faisant une pause aux magasins outlets d’Auburn (encore !). Axel n’a apporté que des shorts pour randonner alors que les températures annoncées au Mont Rainier sont proches de 5° le matin. On achète un bas de jogging dans un magasin de destockage, ça fera l’affaire.

Notre objectif est la randonnée de Naches peak. Quand on arrive au niveau du parking, on est dans les nuages ! Décidément ! Il fait assez beau partout autour mais ici les nuages stagnent. On poursuit sur 1 km pour retrouver le soleil afin de pique-niquer et on retourne ensuite vers le parking qui est toujours dans la brume. C’est fous cette différence de météo à si peu de distance d’intervalle. Tant pis, on se lance en espérant que le ciel se dégage.

Naches Peak loop

On se gare en face de Tipsoo lake, recouvert pour l’instant d’une chape brumeuse.

La randonnée n’offre forcément que des vues limitées dans ces conditions, donc on se focalise sur le premier plan : les fleurs et les écureuils.

À peu près à mi-chemin, les nuages se dissipent et on commence à apprécier les paysages plus lointains.

Puis le soleil s’impose et on profite vraiment de la beauté des lacs qui rythment la randonnée, avec toutes ces fleurs qui apportent leur touche multicolore. C’est magnifique.

Mine de rien, on a parcouru une partie du Pacific Crest Trail. Une partie infime de cette randonnée mythique de 4240 km qui suit les crêtes de la chaîne des Rocheuses, du sud de la Californie à la frontière canadienne. Il faut entre 4 et 6 mois pour la faire en entier. Avant de partir on a re-regardé Wild pour se mettre dans l’ambiance !

On aura fait seulement 5 km des 4240 du PCT mais on a la photo du panneau !!!

De retour au Tipsoo lake, le soleil est bel et bien là et le ressenti est très différent maintenant. En moins de 2 heures, le paysage n’est plus le même.

Même le Mont Rainier commence à se dévoiler doucement.

En roulant vers Packwood, où nous posons nos valises pour 3 nuits dans un beau chalet au cœur de la forêt, on entre réellement dans le parc national du Mont Rainier.

Olympic National Park, côté montagne

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Le temps est maussade ce matin, le ciel est brumeux. On se dirige malgré tout vers Rialto beach pour voir ce que ça donne sur la côte. Plus on roule, plus il pleut et plus la température baisse ! Un bon crachin qui mouille, aucune visibilité. Les rochers de Rialto beach disparaissent dans la brume, on ne les distingue presque pas.

Après concertation et consultation du radar météo sur nos téléphones, on se rend à l’évidence : les précipitations ne sont pas prêtes de cesser. Nous décidons d’abandonner la rando sur la plage. Direction Sol Duc falls. Au moins on sera dans la forêt donc un peu à l’abri de la pluie.

Sol Duc falls

Finalement, le temps se dégage et le soleil apparaît de temps en temps. Il ne pleut plus, c’est déjà une bonne nouvelle. On pique-nique tranquillement sur une table du camping de Sol Duc quand une dame vient nous parler. Elle est en panne, sa voiture ne démarre plus, et elle nous demande si on peut l’aider. Heureusement qu’on s’est arrêtés manger là car, à part elle et nous, le camping est désert. Elle a les pinces crocodile donc on la rejoint sur son emplacement pour recharger sa batterie. Elle démarre au quart de tour.

On prend ensuite la direction de la montagne pour tenter la randonnée de Hurricane ridge. Les sommets sont dans les nuages mais on garde espoir. On roule à travers les nuages… c’est pas gagné pour la visibilité en haut !

Hurricane ridge, au sommet d’Olympic national park

On trouve miraculeusement une place sur le parking principal. On dirait que la météo n’a pas dissuadé les gens de monter jusqu’ici. Les sommets jouent à cache cache avec les nuages mais le sentier est dégagé et le soleil se montre timidement. La randonnée est toute en montée à l’aller. Il y a des fleurs par milliers, c’est super joli, et une famille de marmottes se balade.

On croise aussi une biche avec ses petits.

La météo en route ne s’est pas améliorée. Les nuages sont encore plus denses qu’à l’aller.

Par contre en bas, sur la côte, il fait beau. On passe la nuit à Poulsbo, un village de style scandinave plutôt mignon.

On se fait refouler d’un restaurant-brasserie car Axel a moins de 21 ans (la majorité aux USA). On tente alors une pizzeria ; il est 19h55 et on nous dit qu’on peut éventuellement prendre à emporter mais qu’il est trop tard pour dîner sur place, ils ferment à 20 heures. On risque un dernier coup dans un restaurant italien ; le serveur nous dit qu’ils ferment bientôt mais que si on se dépêche à commander on est les bienvenus. Ouf ! C’est dingue de fermer si tôt !

Olympic National Park, côté plages

Nous partons ce matin sur les autoroutes encombrées du sud de Seattle, en direction de la péninsule Olympique. Waze nous fait passer ensuite sur de petites routes avec de jolies maisons dans la forêt.

Le parc national Olympique est composé de paysages très variés : plages sauvages, forêts pluviales, forêts de conifères, rivières, montagnes…

Ruby beach

On arrive à Ruby beach un peu avant midi. Cette immense plage bordée par l’océan pacifique est le lieu rêvé pour un pique-nique. Surtout qu’on a la chance d’avoir un temps parfait, ce qui n’est pas toujours le cas. La péninsule olympique est l’un des endroits les plus humides des USA, recevant jusqu’à 3,6 mètres de pluie par an !

La plage est célèbre pour ses rochers appelés Sea stacks, résultant de l’érosion, et pour les nombreux troncs d’arbres charriés par la mer qui reposent sur le sable. Certains sont énormes et d’autres ont été projetés contre la falaise. C’est dire si la mer doit parfois être déchaînée.

Un petit ruisseau coupe la plage juste devant ce rocher qui me fait penser à une tête de singe. Vous ne trouvez pas ? Pour traverser, on a le choix entre marcher sur un tronc tout lisse et pas large ou sauter par-dessus le petit cours d’eau. Pas convaincue par le tronc, je choisis le saut. Je n’aurais pas dû !

Les nombreuses branches échouées sur la plage me permettent de faire sécher ma chaussette pendant la pause repas.

L’étape suivante doit nous mener dans la forêt pluviale. On reprend la route qui fait le tour de la péninsule et… on loupe l’embranchement pour la Hoh rain forest ! Mauvaise préparation ou excès de confiance, je ne sais pas mais on n’a pas mis le GPS et on ne s’est rendu compte de notre erreur qu’en arrivant à Forks, ville où l’on dort ce soir. On envisage de faire demi tour mais Waze annonce presque 1h de route, soit 2h aller-retour pour une balade de 3 km en forêt. On laisse tomber ! Je suis énervée contre moi-même.

Le plan B consiste en une courte randonnée en forêt qui donne accès à une magnifique plage nommée Second beach. Ils ne se sont pas embêtés avec les noms des plages ici : first beach, second beach, third beach !

Second beach

On trouve à se garer sur le deuxième parking et on pénètre tout de suite dans l’épaisse forêt qui nous sépare de la plage. Celle-ci nous plaît beaucoup, on la trouve même plus jolie que Ruby beach qui nous paraît finalement un peu surcôtée, mais c’est vrai qu’elle est moins facile d’accès. Les rochers sont très photogéniques et il y a même une arche dans la falaise.

Sur le retour, on croise pas mal de monde qui descend sur la plage pour la nuit. Avec le beau temps d’aujourd’hui, le coucher de soleil promet d’être beau.

Le plan B n’était pas si mal mais je suis toujours vexée d’avoir manqué la Hoh rain forest ! Le confort de notre cottage tout mignon et l’apéro dans le jardin fleuri me redonnent du baume au cœur. Par contre il fait frais (on pense à ceux qui vont camper sur la plage, ils vont cailler !).

Détente à Reykjavík

Un long trajet nous sépare de Reykjavík. 4 heures de route qui se font plutôt bien avec les conditions météo actuelles. Mais quand on voit le nombre de voitures dans le fossé, on devine que la tempête de la semaine dernière a donné du fil à retordre à quelques conducteurs ! On mesure encore une fois notre chance d’avoir eu beau temps et peu de vent pendant tout notre séjour.

On s’arrête à Vik pour faire des courses pour ce midi. On en profite pour monter jusqu’au cimetière qui offre une belle vue sur l’église qui domine le village.

Il y a tellement de vent aujourd’hui qu’on pique-nique pour la première fois dans la voiture. Le ressenti n’est pas chaud du tout avec ce vent. On arrive à Reykjavík en début d’après-midi.

Il n’y a pas grand chose à visiter dans cette petite capitale de moins de 140 000 habitants mais on voulait quand même y faire un tour. L’église Hallgrímskirkja est le plus haut monument du pays et représente des orgues basaltiques. Les maisons (en tôle pour la plupart) sont toutes colorées.

Après cette courte balade dans le centre-ville de Reykjavik, nous partons pour le Sky lagoon. J’ai réservé il y a 2 ou 3 semaines après avoir longuement hésité avec le Blue lagoon. Mais le Blue lagoon étant régulièrement fermé sans préavis à cause de l’éruption en cours sur Grindavik, la balance a penché pour le Sky lagoon, histoire de ne pas se retrouver sans rien.

C’est sympa de se baigner dans ces bains géothermiques à 40° quand il fait 10° dans l’air ! Les bains chauds sont une véritable tradition en Islande, il y en a partout. Installé en bord de mer, le Sky lagoon est le plus récent, il a ouvert en 2021. Il est moderne et cosy à l’intérieur et en harmonie avec la nature islandaise à l’extérieur avec sa maison en tuf, la roche volcanique et le bassin à débordement qui se confond avec la mer. Le cadre est vraiment magnifique.

Le must, c’est le bar immergé.

Il y a un mec avec un bonnet qui a voulu gâcher mon selfie !

On a voulu aller voir quand même l’environnement du Blue lagoon et s’approcher d’une des dernières coulées de lave du volcan actuellement en éruption. En fait, on passe carrément dans le champ de lave qui a traversé la route.

Notre vol retour étant à 6h demain matin, on dort à côté de l’aéroport. Pas très glamour pour la dernière soirée, d’autant plus que l’hébergement que j’ai réservé fait plus Ehpad que hôtel ! En plus un mec qui n’a pas de vie passe sa soirée à poncer jusqu’à plus de 22h alors qu’on aimerait dormir un peu avant que le réveil sonne à 3h45 !

Pas grave. Ce n’est pas cette dernière soirée que l’on retiendra de ce fabuleux voyage en famille. On a passé de supers moments, on a bien rigolé, on a adoré les paysages, la nature à l’état brut, les aurores boréales… L’Islande est un pays splendide. Une chose est sûre et certaine : on y retournera pour découvrir le nord et l’est qui sont encore plus sauvages et moins touristiques que le sud.

Le résumé du voyage en vidéo, par Léo


Múlagljúfur canyon, Fjallsárlón, Jokulsárlón, Svinafellsjökull

Maintenant que vous êtes familiarisé avec les noms islandais, vous savez ce qui est prévu au programme du jour !

Nous nous sommes levés assez tôt tous les matins donc aujourd’hui on prend notre temps et on profite du petit-déjeuner proposé par l’hôtel. On fait l’impasse sur l’huile de foie de morue mais les pancakes et un bol de Skyr devraient nous donner suffisamment de forces pour la rando dans le canyon de Múlagljúfur : 6,5 km et 450 mètres de dénivelé positif. Ça va grimper !!!

Ce canyon n’a été découvert que récemment et la rando n’est pas encore trop connue. D’ailleurs aucun panneau ne l’indique sur la route. Lorsqu’on arrive sur le parking, une seule voiture est stationnée. C’est parfait ! Dès le départ, le panorama sur le glacier Vatnajökull nous en met plein la vue. C’est magnifique.

On monte, on monte, on monte, on redescend pour traverser un ruisseau, puis on monte encore et toujours. C’est beau mais épuisant !

Arrivés en haut d’une crête, deux cascades se dévoilent, l’une à gauche et l’autre à droite. La cascade de Hangandifoss se révèle d’un coup et on découvre le petit bassin bleu à son pied. Elle est l’une des plus hautes chutes d’Islande.

On continue de monter vers le sommet. À partir des cascades, le chemin n’est plus balisé et parfois il faut chercher le meilleur itinéraire pour éviter les pièges. Il y a des plaques de neige et le sol est tellement spongieux par endroits qu’on a vite fait de se retrouver avec de la boue jusqu’aux chevilles.

Le sommet :

C’est pas le pied cette vue sur la canyon et le glacier en bas ?

Descendre ce chemin n’est pas plus facile que de le monter. Les garçons choisissent le chemin le plus court et le plus rapide en se laissant glisser dans la neige.

Moi je n’ai pas choisi la bonne voie, je me suis retrouvée entourée de boue et… j’ai glissé chef !

On a mis 2h45 à faire la randonnée, on a pris des coups de soleil et on a adoré. Sur le retour, on a croisé un peu plus de monde mais rien de comparable avec les sites plus connus. Pour le pique-nique, on part vers le glacier et la lagune de Fjallsárlón. On n’est pas bien là ?

L’étape suivante est l’une des plus touristiques d’Islande : la lagune glaciaire de Jokulsárlón avec ses icebergs qui se déversent dans la mer. Encore une fois, c’est splendide ! Jusqu’à présent, ce ne sont pas forcément les lieux les plus connus qui nous ont le plus plu, mais là il faut avouer que le site est à la hauteur de sa réputation.

La lagune étant reliée à la mer, les blocs de glace qui se détachent du front du glacier Vatnajökull dérivent sur le lac et sont chariés jusqu’à la mer. Les vagues les ramènent sur la plage de sable noir qui est surnommée « Diamond beach » en référence aux blocs de glace translucides qui jonchent le sable.

On a même trouvé Roméo, le chien de Vanessa et Raphaël en glaçon ?

Un dernier petit glacier pour la route : Svinafellsjökull.

Juste à côté de notre hôtel, il y a la dernière église en tourbe construite en Islande : Hofkirja. Elle date de 1884. Elle est toujours l’église paroissiale du secteur (il n’y a pas beaucoup d’habitants dans le coin !).

On est encore claqués de notre journée. Entre le soleil, l’air frais, les randonnées, on est tous fatigués mais qu’est-ce que ça fait du bien !

Avant de partir, on voulait tester le digestif local : le Brennivin. C’est une eau de vie de patate… et c’est dégueu !