Randonnée de Trehørningen, vers Skulsfjord

Au réveil, j’ai du mal à poser le pied par terre tellement j’ai mal au talon. La première mission de la journée est de trouver une pharmacie. Quand je montre la photo de mon talon à la pharmacienne, elle fait un « wow » et me donne direct les pansements seconde peau extra+ pour ampoule extrême ! Ils sont grands et pourtant limite trop petits pour mon bobo. Avec ça et deux paires de chaussettes, j’arrive à peu près à marcher.

La randonnée qui est prévue ce matin est courte mais intense : 1,5 km aller-retour et 150 mètres de dénivelé. En gros, ça monte tout droit, en pente raide, pour arriver au sommet d’une montagne. Enfin, pour être honnête, on ne l’a pas faite en entier. Nous avons suivi la trace donnée sur AllTrails qui s’appelle « vue de Belvika ». Le départ est au même endroit et c’est le même chemin sauf qu’on s’arrête bien avant le sommet de Trehorningen. Dans des conditions neigeuses, c’est déjà pas mal !

Malgré la neige collante qui s’agglutine sous nos crampons, on parvient au point de vue sur Belvika. On a quand même mis plus de 3/4 d’heure pour monter 800 mètres ! Heureusement que le panorama en vaut la peine ! Avec les quelques centimètres de neige tombés cette nuit, c’est très joli.

L’avantage d’aller jusqu’au sommet de Trehørningen, c’est qu’on voit des deux côtés de la colline et jusqu’à Skulsfjord. Ca doit valoir le coup d’aller au bout, surtout que nous avions fait le plus dur ; quand on arrive à la vue sur Belvika, il n’y a plus d’arbres, le sol est rocheux donc plus dur et le terrain s’aplanit un peu. Mais nous manquons de temps.

Certes il y a moins de neige que d’habitude mais quand même…

Il est midi et Laurent propose d’aller à Tromsø manger un hot-dog à la saucisse de renne. Comme on a loupé cette spécialité samedi vu que le Raketten était fermé, on compte y remédier. On passe d’abord rendre les raquettes au magasin et on prend notre place dans la file d’attente devant le Raketten. Ce kiosque date de 1911 et se revendique comme étant le plus petit bar du monde. Au bout de 45 minutes d’attente, on déguste enfin ces hot-dogs que tout bon touriste qui se respecte doit avoir mangé.

On fait ensuite la tournée des boutiques de souvenirs et une brève visite de la cathédrale arctique. Je pense qu’elle est plus jolie de nuit parce que là… bof.

J’avais prévu de monter à Fjellheisen par le téléphérique mais son prix nous a dissuadés. Je sais que tout est cher en Norvège, seulement là on prend un peu les touristes pour des pigeons : 50€ par personne pour 4 minutes de montée, c’est exagéré. Nous ne sommes pas prêts à payer 150€ pour une vue. Il y a bien la possibilité d’y aller par les escaliers construits par les sherpas, mais 400 mètres de dénivelé sur un trajet de 1,4 km, c’est encore plus raide que ce qu’on a fait ce matin. Tant pis pour la vue sur Tromsø, on jette l’éponge.

Nous allons faire un tour vers la plage de Telegrafbukta, au sud-ouest de l’île de Tromsø. Bon, on a vu de plus belles plages ! C’est un pauvre croissant de sable gris. La vue et le parc sont quand même chouettes.

Ces chiens sont magnifiques… peut-être qu’il me faut les mêmes pour me motiver à courir !

Sur la route…

On fait quelques courses chez Eide Handel pour acheter des Smash et du saumon fumé à rapporter dans nos bagages, puis on rentre se poser à la maison. Si un jour vous venez en Norvège, il faut absolument goûter les Smash ! C’est une tuerie ! Ce sont des 3D enrobés de chocolat. Ça craque, c’est salé et sucré, c’est trop bon ? et sans huile de palme. Mais il ne faut pas regarder les kilocalories !

Randonnée dans les Alpes Lyngen

Nous avons un peu de route ce matin pour rejoindre le nord des Alpes Lyngen. Plus d’une heure de route à travers la vallée de Breivikeidet, un ferry, encore 50 minutes de route.

Nous arrivons à Russelv, fin de la route. On ne peut pas aller plus loin, la route s’arrête là.

Le parking est une vraie patinoire et on aperçoit le chemin qui semble aussi verglacé. Aujourd’hui on laisse les raquettes dans la voiture et on enfile les crampons sur nos chaussures. Ça accroche super bien et ça nous est très utile pour faire la rando jusqu’au bout. Sans crampons, je ne vois pas comment on aurait pu gravir la colline derrière laquelle se cache le phare de Lyngstuva.

Autant le chemin en bord de mer est une promenade de santé, autant la dernière portion dans les rochers est assez difficile. La neige et les plaques de verglas n’arrangent rien. Mais enfin on aperçoit le phare et sa cabane. Et un pêcheur a la bonne idée de passer à ce moment-là avec son bateau.

La cabane reste ouverte en permanence et tout le monde a le droit d’y entrer pour se reposer. C’est rustique et même spartiate mais il y a une table, des bancs, du café et du thé à disposition… Je propose de pique-niquer à l’intérieur mais l’idée ne plaît pas à Laurent ni Axel. Ils veulent profiter du soleil. On repart donc à travers les rochers pour remonter en haut de la colline et on se pose au soleil. Ça caille pas mal, moi j’aurais préféré la cabane du phare !

Sur les renseignements que j’avais trouvés, la randonnée était annoncée pour une distance de 6 km. En réalité elle fait 7,5 km. On a mis 3 heures à faire l’aller-retour avec la pause déjeuner.

Je tire la patte au retour car mes chaussures me font mal. J’ai pris une demi taille au-dessus de ma pointure pour pouvoir mettre de grosses chaussettes mais c’était une fausse bonne idée. J’ai les talons à vif.

Sur le trajet retour, un lac gelé et les sommets des Alpes Lyngen nous font multiplier les arrêts.

On change de trajet pour le retour en passant par la route qui longe la partie sud des Alpes Lyngen. C’est plus long que par le ferry et Breivikeidet mais ça permet de voir d’autres paysages, même si la pénombre arrive vite derrière les montagnes et avec le soleil qui se couche à 17h.

Brosmetinden et Nåttmalsfjelett en raquettes

Il a encore neigé cette nuit et le jardin est tout blanc ce matin. C’est magnifique. Par contre il faut déneiger la voiture avant de pouvoir partir.

Cette neige fraîche tombe à pic car j’ai loué des raquettes et je commençais à craindre de les avoir payées pour rien. Le déficit de neige est de l’ordre de 1 m à 1,50 m cet hiver.

Nous prenons la route de Tromvik en faisant un arrêt à Ersfjordbotn pour la vue sur le fjord.

La route qui mène à Tromvik est belle mais le temps se gâte et on prend une ou deux averses de neige.

On chausse nos raquettes sur le parking de Brosmetinden et c’est parti pour une petite randonnée jusqu’à la crête qui est censée offrir une belle vue sur la mer. Vu les nuages noirs et bas qui nous entourent, on avance en doutant d’avoir une vue au bout !

Même avec les nuages c’est beau. En revanche, trouver son chemin n’est pas facile avec toute cette neige fraîche qui a fait disparaître les traces des précédents randonneurs. Il n’y a aucun balisage et, bien qu’on ait la trace sur le téléphone, le tenir avec les moufles en plus des bâtons, c’est pas pratique ! On vérifie régulièrement qu’on est bien sur la trace et… la plupart du temps ce n’est pas le cas !

On s’arrête au début de la crête. Aller plus haut n’apporterait pas grand chose de plus au niveau de la vue. Marcher avec des raquettes ça crève, et comme on a cherché notre chemin à l’aller, on a fait des détours et on en a déjà plein les bottes ! Pourtant nous n’avons fait que 3 km en 1h30. Mais une autre randonnée nous attend cet après-midi alors il faut économiser nos forces. On pique-nique sur le parking et en redescendant vers Tromvik on tombe sur le chasse-neige qui monte… la route est trop étroite, le mec nous fait signe de reculer ! Sur la route enneigée, reculer de plusieurs dizaines de mètres c’est pas cool. Même lui, avec son gros camion, a les roues qui patinent.

Petit point de vue sur la route, entre deux averses de neige.

Le temps est supposé se dégager un peu en milieu d’après-midi donc, en attendant, je propose aux garçons d’aller boire un chocolat chaud dans un café assez original à Ersfjordbotn. C’est un café-boutique qui vend de tout (sauces, confiture, déco, produits pour le bain…) et la salle en haut, avec plein de tables et fauteuils dépareillés, est hyper cosy, très « koselig ».

Quand on se gare pour attaquer la rando de Nåttmalsfjelett (aussi appelée Klokka 10), les nuages bas sont toujours là. Moi j’hésite, j’ai peur qu’on monte pour rien, mais Laurent et Axel veulent y aller. Alors on remet les raquettes et on y va ! L’objectif à atteindre est le sommet d’une montagne qui culmine à 297 mètres et surplombe les deux fjords Ersfjord et Kaldfjord. On longe la crête jusqu’en haut, sur 2,4 km avec 165 mètres de dénivelé.

Au bout d’une heure de montée non stop, entre neige, vent et soleil, on parvient au fameux sommet. Et je dois avouer qu’on a bien fait de monter ! La vue est splendide et, contre toute attente, les nuages participent à créer une ambiance lumineuse très particulière.

Accrochée à un rocher, il y a une boîte contenant un livre sur lequel on peut noter un mot et sa nationalité. Malheureusement le stylo est cassé et nous n’en avons pas sur nous.

La descente se fait à un bon pas, bien qu’on aille moins vite en raquettes qu’à pieds. On a hâte d’aller se vautrer dans le canapé devant un feu de cheminée !

Mais la journée n’est pas terminée ! Les prévisions sont assez bonnes ce soir pour l’observation d’aurores boréales et les nuages se sont presque totalement dissipés. Les indices évoluant dans le bon sens, je sors en éclaireuse vers 21h30 pour voir ce que ça donne. Et paf, à peine sortie de la maison je vois une aurore. J’envoie un SMS aux garçons pour qu’ils me rejoignent sur notre spot préféré (le départ de piste de ski juste à côté de la maison), et pendant près d’une heure on garde la tête en l’air !

Sommaroy

La météo est idéale aujourd’hui. Du soleil est annoncé et il est bien présent à notre réveil. On compte en profiter pour découvrir une pépite à l’extrémité ouest de Kvaloya : les îles de Sommaroy et de Hillesoya.

Rien que la route pour s’y rendre est magnifique. On longe des fjords bordés de jolies montagnes saupoudrées de neige. Régulièrement, des maisonnettes rouges construites au bord de l’eau apportent une touche de couleur. Ces rorbuer sont des cabanes utilisées par les pêcheurs. C’est dans les îles Lofoten qu’on en trouve en grand nombre mais il y en a quelques unes par ici aussi.

La hauteur d’enneigement est faible cette année et on s’en rend bien compte en se rapprochant de la mer. À Sommaroy, il n’y a quasiment plus de neige. Même la colline de Hillesoya que nous nous apprêtons à gravir est exempte de verglas qui est pourtant fréquent à cette saison.

Hillesoya c’est le bout du bout de l’île de Kvaloya. Une colline surmontée d’un radar côtier occupe une grande partie de cette petite île. Et c’est l’objectif de la randonnée du matin : monter jusqu’au radar par un chemin très escarpé. Tellement escarpé qu’une corde court tout du long pour s’y agripper et pouvoir progresser dans les rochers (ou la neige ou le verglas suivant les conditions météo). Le dénivelé est de 183 mètres sur 800 mètres.

Les vues sur Sommaroy et tout le chapelet d’îles environnantes se révèlent au fur et à mesure de la montée. C’est splendide ! On voit distinctement Håja, une île en forme de proue de bateau qui a inspiré l’architecture de la cathédrale arctique de Tromsø.

On aperçoit des nuages noirs qui arrivent du large. La météo annonçait effectivement quelques nuages autour de midi mais, en arrivant au radar, le ciel s’assombrit et voilà qu’il se met à neiger !

Nous sommes en haut donc il va bien falloir redescendre malgré la neige. Nous sommes bien chaussés et habillés donc pas de problème. Finalement l’épisode neigeux ne dure que quelques minutes et nous entamons la descente par le sud de l’île, par un chemin moins raide qu’à l’aller. Il y a 3 solutions pour revenir vers le parking : redescendre par le sentier très abrupte pris à l’aller (sûrement difficile dans le sens de la descente), prendre un chemin qui part à droite du radar vers le nord, ou un autre chemin qui part à gauche vers le sud.

Les vues du côté sud sont encore plus belles et le soleil refait son apparition. On voit de jolies plages bordées d’une eau limpide d’un bleu hypnotisant.

Ce chemin est moins escarpé mais il n’est tout de même pas facile. Des cordes assurent les passages les plus difficiles et on multiplie les pauses pour contempler le splendide paysage que le soleil revient vite éclairer.

Nous atteignons les criques aperçues d’en haut. L’eau est tellement claire qu’on aurait presque envie de s’y baigner s’il ne faisait pas 2° avec un vent à rendre fou. A partir de là, on rattrape la route qui va nous ramener au parking.

Hillesoya et Sommaroy sont des îles de pêcheurs. On y trouve donc de mignonnes rorbuer, dont certaines avec un toit végétal.

Nous avons mis 2 heures à boucler les 3 km de cette belle rando.

Nous déjeunons dans le seul restaurant de Sommaroy, un fast-food tout petit et pourtant très fréquenté en ce dimanche. Nous avons la chance que des gens s’en aillent lorsqu’on arrive mais d’autres doivent attendre un moment avant de pouvoir s’asseoir. Après avoir repris des forces, nous nous attaquons à une autre petite randonnée, peut-être la plus célèbre du coin : Ornfloya. Le parking est minuscule, j’imagine le bazar que ça doit être en haute saison pour trouver à se garer. Ornfloya, c’est encore une colline qui offre un panorama sur tout l’archipel de Sommaroy. Une randonnée de seulement 2 km et 115 mètres de dénivelé, plutôt facile mais très exposée au vent. Il faut bien se couvrir !

Ici encore le paysage est magnifique, entre lac gelé, mer bleu et petites îles sublimés par le soleil de fin d’après-midi. On voit au fond la colline de Hillesoya, reconnaissable par son radar et, au loin sous le soleil, l’île de Senja avec ses sommets enneigés.

Pour choisir et organiser nos randonnées, je me suis beaucoup inspirée de ce site qui détaille parfaitement les itinéraires et les points forts de chaque balade à faire autour de Tromso.

Le trajet retour vers notre maison réserve encore quelques belles surprises. Après un panneau prévenant de leur possible présence, on aperçoit trois rennes au bord d’un lac gelé. En s’approchant à pied, on se rend compte que tout un troupeau se cache dans la vallée.

Plus loin, c’est l’ancienne ferme de Straumsgård qui mérite un arrêt. Un endroit bucolique, calme et reposant au bord du fjord.

On arrive fourbus à la maison ! Les randonnées n’étaient pas longues mais assez physiques et le vent nous a assommés.

Oregon Pacific coast

Le dernier jour est arrivé ! En fait c’est l’avant-dernier car nous ne reprenons l’avion que demain mais c’est bien le dernier jour de visite de notre road trip en famille à travers les États de Washington et de l’Oregon.

La journée commence par la découverte d’Ecola State Park. Ce petit parc côtier a tout pour plaire : une forêt dense, des plages sauvages, des rochers (les haystacks) qui émergent du Pacifique et des sentiers de randonnée. La carte postale typique de la côte pacifique, surtout en cette matinée brumeuse !

Nous nous garons sur le parking de Tillamook rock lighthouse. L’ancien phare perché sur son rocher est assez visible malgré le ciel bas et la vue panoramique sur Crescent beach donne envie de se rendre sur cette belle plage déserte.

On met les chaussures et c’est parti pour la randonnée de 4 km. Avant de se lancer sur le chemin, on se pose vite fait la question d’y aller ou pas en voyant le panneau de mise en garde. Mais après plus de 15 jours à arpenter les sentiers de randonnée en montagne et dans les parcs nationaux, on se sent tout à fait capables de venir à bout de celui de Crescent beach.

La principale difficulté c’est que le chemin est un peu escarpé et surtout envahi par des milliers de racines d’arbres qui cassent le rythme de marche.

La douce mélodie des vagues nous accompagne tout du long, même si la plage ne se dévoile qu’à la toute fin. On la surplombe avant une descente prononcée qui met les genoux à rude épreuve et se termine par un escalier en bois.

Cette plage déserte, dont le sable est presque exempt de traces de pas, rappelle les plages sauvages immenses de l’île de Vancouver au Canada. On n’est pas si loin d’ailleurs. On y trouve les mêmes anémones de mer, au pied des rochers colonisés par les moules et autres coquillages.

On file ensuite au nord du parc pour voir Indian beach, mais en voiture cette fois, bien qu’un chemin permette d’y aller à pied. Contrairement à Crescent beach, Indian beach est accessible directement depuis le parking donc bien plus fréquentée. Il y a du monde et même quelques baigneurs malgré la fraîcheur de la mer.

Ecola State Park jouxte la ville de Cannon beach où l’on se rend pour déjeuner. Le centre est mignon comme tout avec ses boutiques et restaurants en bois. Par contre il n’y a pas de promenade le long de la mer, juste quelques accès par des escaliers. Aujourd’hui la mer est calme mais les jours de tempête ça doit être violent !

On déjeune chez Tom’s fish and chips, étonnamment peu cher. Burger pour les garçons, cabillaud pour Laurent, saumon pour moi. C’est gras mais c’est bon !

Nous reprenons ensuite la route pour se rapprocher de Haystack rock au sud de Cannon beach. Ce rocher de basalte de 72 mètres de haut est un refuge pour de nombreuses espèces d’oiseaux : macareux, pélicans, sternes… ça virevolte de partout ! Si le paysage vous rappelle quelque chose, c’est peut-être que vous l’avez vu dans les Goonies ou dans Un flic à la maternelle. Les 2 films ont été tournés à Astoria (on est passés devant la prison des Goonies et l’école de Schwarzenegger) et ici sur la côte.

Il nous reste une heure et demie de route pour aller à l’hôtel à Clatskanie. Dernière étape et dernière nuit d’un voyage qui fut riche en randonnées et découvertes très variées, de la côte pacifique aux déserts d’altitude de l’Oregon en passant par la chaîne des Cascades et le grand Mont Rainier.