Jostedalsbreen Nasjonalpark

Réveil tranquille ce matin. On ne part qu’à 10h de notre super logement.

Le premier arrêt est pour Fjaerland, un village paisible posé au bord d’un bras du Sognefjord. Il n’y a pas un bruit autre que les mouettes qui semblent un peu énervées. L’hôtel Mundal, datant du 19ème siècle, et la petite église en bois rouge bénéficient d’un environnement de toute beauté.

Avant-hier nous étions au pied du Nigardsbreen ; ce matin nous avons contourné le méga glacier Jostedals et sommes sur son flanc sud-ouest, prêts à découvrir une autre partie de ce géant. Cette carte permet de visualiser le glacier dans son ensemble.

À quelques kilomètres de Fjaerland, le Bøyabreen se voit depuis la route. Une courte balade permet d’aller jusqu’au lac qui recueille les eaux glaciaires. À gauche du Bøyabreen, on aperçoit juste le bord d’une autre langue du glacier qui a sûrement fondu.

Le Jostedalsbreen est une calotte glaciaire de 60 km de long et qui peut atteindre jusqu’à 600 mètres d’épaisseur. Comme tous les glaciers, il est frappé par un recul inexorable et, bientôt, il est évident que le Bøyabreen comme le Nigardsbreen et les autres ne seront plus visibles.

Nous faisons une pause pique-nique à Skei. C’est parfait comme endroit, il y a une supérette Joker avec un bar à salade, et en face, des tables ombragées face au lac.

À un moment, on tombe sur un ralentissement sur la route. On en comprend vite la cause 😅 De notre côté ça va, mais les automobilistes coincés derrière le troupeau font des mines désespérées. Il y a bien 500 mètres de bouchons de leur côté.

Après s’être installés dans notre chalet dans la vallée d’Olden, nous continuons notre exploration du Jostedalsbreen en marchant jusqu’au pied du Brikdalsbreen. Nous sommes désormais au nord-ouest du parc national. Une randonnée facile de 6 km aller-retour mène au lac glaciaire en longeant la rivière tumultueuse qui s’en écoule.

Lorsqu’on passe sur le pont, c’est la douche assurée ! Le débit est impressionnant.

Au bout du chemin, le lac se dévoile… et certains fous vont se baigner !

À la cafétéria, un panneau montre l’évolution du recul du Brikdalsbreen. On voit que ça ne date pas d’aujourd’hui mais, ce qui est surprenant, c’est que des années 50 aux années 90 le glacier s’est reconstitué avant de décliner à nouveau et de façon dramatiquement rapide depuis l’an 2000.

À l’aller comme au retour, la route longe le lac Oldevatnet, encadré de montagnes d’où coulent d’innombrables cascades. Entre le bleu turquoise du lac, les chutes d’eau et les cabanes rouges, on a sous les yeux un véritable paysage de carte postale qui pourrait servir de publicité à l’office de tourisme de Norvège !

De retour dans notre petit chalet rouge, on profite d’une vue incroyablement belle sur le lac et les montagnes. On entend clairement le bruit des cascades tout autour de nous. Que c’est reposant et agréable.

Le Mont Molden

Le meilleur point de vue du Sognefjord d’après les guides touristiques. Nous ne démentirons pas, la vue est vraiment exceptionnelle, surtout par un temps aussi beau qu’aujourd’hui. Il fait un peu moins chaud ce matin mais, avec le soleil, la température monte vite malgré tout. Nous sommes bien contents de ne pas avoir entrepris cette randonnée hier après-midi sous 30°.

Nous nous garons au parking de Krossen (gratuit, ce qui est assez rare pour être mentionné). Le sentier démarre à l’ombre, dans une forêt assez dense. La conséquence c’est qu’il faut marcher à travers des entrelacs de racines. En sortant de la forêt, on s’arrête à un premier point de vue sur le Lustrafjorden.

D’ici, on voit très bien le village d’Ornes où nous étions hier matin pour visiter l’église.

Un peu plus haut, nous arrivons à Svarthiller, un ancien refuge (rustique le refuge !). Là aussi, la vue porte jusqu’à Ornes à gauche et Solvorn à droite, dans le creux.

Le sentier s’élève ensuite subitement et il faut parfois s’aider de ses mains pour monter. Puis le sol se nivelle un peu et on arrive enfin au sommet, à 1116 mètres au-dessus du fjord. Du sommet, on aperçoit au loin le massif du Jotunheimen où se situe le point culminant de la Norvège (2469 mètres). On voit aussi le Nigardsbreen et le haut du Jostedalsbreen.

À partir de là, il n’y a plus qu’à redescendre par le même chemin, ce qui n’est pas plus simple que de monter ! Avec les pauses, nous aurons mis 4h40 à faire cette randonnée de 10 km et 630 mètres de dénivelé positif.

On déjeune à la maison, puis chacun vaque à ses occupations. On commence d’abord par lancer une lessive car nous avons apporté plus de vêtements semi-chauds que de shorts ! Donc dès qu’on peut, on les lave pour les remettre aussitôt !

Le propriétaire du Airbnb nous a gentiment proposé d’utiliser son kayak alors Léo et Laurent partent faire un tour sur le fjord devant la maison. Vous voyez le petit kayak à gauche de l’île ? Ce sont eux.

Pour Axel et moi, le programme est moins sportif.

Solvorn, Urnes et Nigardsbreen

Après une presque grasse matinée, nous faisons un petit quart d’heure de route pour aller à Solvorn. Ce village est situé sur les rives du Lustrafjorden, un bras intérieur du Sognefjord. Non seulement le village est super mignon mais il s’en dégage une tranquillité qui donne envie d’y rester. Les hangars à bateaux colorés s’alignent le long de l’eau turquoise où les baigneurs barbotent, le soleil brille, les maisons sont fleuries, c’est calme. L’endroit rêvé pour passer des vacances !

De Solvorn, un ferry permet d’atteindre le village d’Ornes sur la rive d’en face, qui abrite la plus ancienne et la plus décorée des églises en bois debout de Norvège : Urnes stavkirkje. Elle est inscrite sur la liste de l’UNESCO depuis 1979. Posée sur des fondations en pierre qui l’ont protégée de l’humidité, elle a traversé les temps depuis le 12ème siècle. À l’intérieur, un ensemble de sculptures du Christ, de la vierge Marie et de Saint-Jean datent également du 12ème siècle, tout comme le siège qu’occupait le riche donateur de l’église. Les peintures du Christ sont d’origine et celles de Marie et Jean n’ont pas été rénovées depuis le 13ème siècle. Les troncs d’arbres qui composent la structure de l’église ont été abattus entre 1129 et 1130. Un bail !

On regarde la montre et il est déjà temps de repartir si on ne veut pas louper le ferry de 12h30. Nous avons fait la traversée en mode piéton et il n’y en qu’un par heure, alors on ne traîne pas et refaisons le trajet à pied pour aller à l’embarcadère. Ça va mieux dans le sens de la descente parce qu’à l’aller ça grimpe sec ! Je ne pensais pas que l’église était perchée si haut !

Nous faisons juste un rapide arrêt pour acheter une barquette de framboises. En Norvège, on trouve des stands de vente de fruits en libre service un peu partout au bord des routes. Le tarif est indiqué sur une pancarte, on laisse les sous dans la caisse (celle-ci avait les clés dessus) et on prend sa barquette de fraises, cerises, framboises… Le concept repose sur la confiance et je trouve ça génial que ça perdure. On a quand même surpris une dame piquer une framboise dans une barquette sans l’acheter mais bon, elle n’a pas piqué dans la caisse, ça va.

Nous avions prévu de faire la randonnée jusqu’au sommet du mont Molden cet après-midi mais il fait trop chaud. On préfère reporter à demain matin et plutôt aller chercher un peu de fraîcheur au pied d’un glacier. On déjeune à la maison et repartons donc en début d’après-midi pour le Nigardsbreen. Facile d’accès, il est l’un des bras du plus grand glacier d’Europe continentale, le Jostedalsbreen. Pour s’y rendre, la route longe la magnifique rivière Jostedøla, alimentée par l’eau des glaciers.

La randonnée pour atteindre le pied du Nigardsbreen fait 5,2 km aller-retour. Le sentier est assez glissant car on marche la plupart du temps sur de grandes dalles de pierre. Ce n’est pas une rando à entreprendre par temps humide ! Des escaliers en bois et des cordes aident à franchir les endroits les plus critiques.

On met une bonne heure à monter jusqu’à une sorte de belvédère naturel face au front du glacier. À partir de là, l’accès est réservé aux groupes avec guide.

On voit parfaitement les cavités formées par la fonte des glaces et l’eau qui en jaillit avec une force colossale. Le vent est terrible et il est rafraîchi par la proximité du glacier. Ça fait du bien avec cette chaleur mais on aurait presque froid du coup 😁

Je vous mets une petite vidéo pour ressentir la force des éléments.

Trolltunga

Encore un réveil matinal ! Ce ne sont pas des vacances ! On se réveille à 5h45 (de toute façon avec la lumière on est réveillés vu qu’il n’y a pas de volets). Depuis la terrasse, le Hardangerfjord est splendide ce matin, l’eau est toute lisse et reflète les montagnes.

Nous nous mettons en route pour Trolltunga à 6h30. Cette randonnée est longue et exigeante mais elle mène à un panorama exceptionnel : un rocher en forme de langue (la langue du Troll) au-dessus d’un lac aux eaux qui oscillent entre bleu, vert et turquoise.

Pour atteindre ce nirvana paysager, il faut parcourir 10,5 km depuis le parking le plus haut (ou 4,5 km de plus si on se gare au parking P2 en-dessous, à moins de prendre une navette). Et autant pour le retour, bien sûr. Donc 21 km avec un dénivelé positif de 850 mètres.

Allez, on se motive !

Le début démarre fort avec une montée bien raide de 2 km sur des marches mal taillées et de la caillasse. On est sidérés du nombre de personnes sur cette rando de plus de 20 km classée difficile.

Les paysages qui rythment le trajet sont magnifiques. Une multitude de mares et de lacs reflètent les quelques nuages qui décorent le ciel ce matin. De petites fleurs poussent dans l’eau et les prairies. C’est bucolique.

Après 4h15 de marche, nous arrivons à Trolltunga.

Avec personne dessus
Avec un petit monsieur au bout pour l’échelle

Il y a foule ! Les gens font la queue pour se faire photographier sur le rocher. On passe notre tour car il y a au moins 1 heure d’attente. Ce lieu est devenu trop populaire. D’après Wikipedia, en 2009 il y avait 500 randonneurs par an contre 40 000 en 2014. Aujourd’hui on doit probablement approcher les 100 000.

Après avoir vu des photos et reportages sur cet endroit, on est un peu déçus. Nous trouvons tous les quatre que c’est un peu surcoté et moins grand que ce à quoi on s’attendait. Finalement, le lac Ringedalsvatnet qui se trouve 700 mètres plus bas et les sommets enneigés au loin sont plus beau.

Pause pique-nique

On prend le temps de pique-niquer et de récupérer, puis nous repartons à 13h. C’est quand même un peu plus facile dans le sens retour, il y a davantage de descentes. On met moins de temps qu’à l’aller (3h30 pour le retour). Mais on est cuits ! Dans tous les sens du terme. À la fatigue musculaire et des articulations, s’ajoute le soleil cuisant et les températures élevées. Il fait près de 30° à 1180 mètres d’altitude, avec un ressenti plus élevé dans cet environnement minéral. On a tous pris des coups de soleil. Dire qu’on nous avait conseillé d’apporter les doudounes et nos bonnets au cas où il aurait fait froid là-haut ! Je vous rassure, on les a bien apportés mais ils sont restés dans la valise ! Cela dit, en lisant le guest book de notre maison de location, des gens disent avoir allumé la cheminée il y a 10 jours… comme quoi, il peut faire froid ici en été.

Le Preikestolen

Une falaise de granit de forme cubique qui tombe à pic dans le Lysefjord 600 mètres plus bas, ça vous dit quelque chose ? Je suis sûre que vous avez déjà vu ce lieu emblématique de Norvège hautement touristique. C’est l’une des randonnées les plus célèbres du pays, ce dont on se rend vite compte en voyant le nombre important de personnes qui se pressent sur le chemin pourtant escarpé et pas facile.

Ça commence direct par une montée qui nous fait passer de 267 à 542 mètres d’altitude dans des rochers, sur une distance de 2 km. Le dénivelé total de la rando est de 450 mètres sur une distance totale de 9,8 km quand on fait la boucle (ou un peu moins de 9 km si on fait l’aller-retour par le même trajet). Nous on a fait la boucle.

Un peu de répit pendant la montée
Là c’est tranquille mais il va falloir franchir la barre rocheuse qui se dresse devant nous
Une fois en haut, on aperçoit le chemin de bois tout en bas
On y est presque
Encore un petit effort

Nous voici enfin parvenus au Preikestolen. C’est impressionnant, surtout quand on regarde en bas !

Bien que nous ayons commencé la randonnée à 7h30, il y a déjà beaucoup de monde. Les gens font la queue pour se faire prendre en photo au bord de la falaise. On passe notre tour !

Pour faire la boucle, il faut un peu escalader des rochers au début. On se retrouve alors au-dessus du Preikestolen. D’ici on voit bien sa forme carrée (et les gens à la queue leu leu !).

Autant sur le chemin officiel on ne peut pas se tromper de direction tellement il y a de monde, autant ici nous sommes seuls. Pour trouver notre direction, on essaie de repérer les T rouges parfois presque effacés et on se réfère au tracé sur nos applis de randonnée.

La météo se gâte et on essuie une averse de quelques minutes. Rien de très méchant mais suffisamment pour qu’on enfile nos ponchos !

La pluie rend les rochers glissants alors la vigilance est de mise pour la descente. Descente qui est exténuante pour moi. J’en ai les jambes qui tremblent tellement je tétanise à force de descendre ces marches inégales dans la roche. Je commence à stresser pour la rando de 20 km prévue à Trollltunga dans 2 jours ! Je ne serai jamais remise d’ici là et je crains de ne pas y arriver ! Celle d’aujourd’hui est classée « modérément difficile » alors que Trolltunga est classée « difficile »…

Pour le retour vers Stavanger, nous reprenons la même route qu’à l’aller et passons de nouveau dans le tunnel sous-marin de 14 km de long. Je n’aime toujours pas les tunnels et savoir qu’en plus je suis sous la mer ne me rassure pas ! Il y a bien une autre option qui consiste à prendre un ferry mais ça double le temps de trajet, donc je prends sur moi et je ferme les yeux.

L’après-midi de repos est le bienvenu pour tout le monde. On ne ressort qu’en fin de journée pour aller dîner en ville au Døgnevil burger (très bon). Les rues pentues de Stavanger permettent de faire un petit décrassage pour les cuisses.