Avant de voir de tout près ce bel ours brun, juste à la sortie de Jasper nous en avons aperçu un qui mangeait les céréales tombées le long de la voie ferrée. En pleine ville, ça fait tout drôle ! Regardez sur le pont :
En milieu de journée, un petit tour dans le Wells Gray park nous a permis de voir encore de belles chutes d’eau. On a hésité à faire le détour mais l’idée de voir les quatrièmes plus hautes chutes du Canada (411 m) nous a convaincu. Voici donc les Helmcken falls, dans leur bel écrin de verdure :
Moins hautes mais impressionnantes par le canyon qu’elles ont creusé : Spahat falls
Et enfin, le dernier arrêt dans le parc était pour Dawson falls, des mini chutes du Niagara (ça c’est pour Manue et Stan ;-))
Ce soir, on fait étape à Kamloops, ville a priori sans intérêt (sauf peut-être le resto mexicain où on a dîné). Si vous n’aimez pas quelqu’un, je peux vous donner le nom d’un hôtel… à conseiller à votre pire ennemi !!!
Comme hier il faisait 30°, je pensais prendre le petit-déjeuner dehors ce matin… mais il ne fait que 12° ! On avale nos œufs au bacon et des toasts pour les enfants, puis on part sans tarder vers le Mont Edith Cavell. Une petite rencontre à quelques mètres de notre bungalow :
C’est une maman cerf mulet qui était avec son faon mais il bougeait tellement que nous n’avons pas pu le prendre en photo.
J’avais noté de ne pas arriver après 10h au Mont Edith Cavell car le parking est petit et vite complet, mais la plupart des gens ne vont qu’au point de vue donc ils ne restent pas longtemps. On s’asperge de répulsif à moustiques et on commence l’ascension sur le chemin de randonnée qui mène aux prés Cavell. Tout au long de la montée, il y a de superbes vues sur le glacier Angel (en forme d’ange, accroché dans la montagne), le glacier Cavell (en bas, au bord de l’eau) et le glacier Ghost. En août 2012, un énorme bloc de glace – la moitié du glacier Ghost en fait – s’est détaché de ce dernier et a provoqué une immense vague dans l’eau située à la base du glacier Cavell. L’avalanche a terminé sa course dans le lac situé 1 km plus loin. Depuis, il est interdit de s’approcher de trop près ! D’ailleurs, durant notre balade, nous entendrons plusieurs fois la glace craquer et chuter quelques mètres plus bas dans un grand fracas. Cela dit, ce n’est pas étonnant que les glaciers craquent et fondent ; ils ne sont qu’à moyenne altitude (environ 2000 m) et la température grimpe vite dans la journée. Car autant il faisait frais ce matin, autant dans l’après-midi le thermomètre est monté à 32° sous un soleil de plomb !
Le chemin est encore enneigé par endroits mais avec la chaleur qu’il fait, ça ne va pas tenir longtemps ! La proximité de la neige ne nous rafraichit même pas le temps du pique-nique.
Côté faune, à part une marmotte, on n’a vu que des moustiques ! Des armées de moustiques, entrainés à piquer sans relâche et sans pitié même à travers les vêtements et sur chaque centimètre carré de peau non couverte de répulsif. De vrais vampires des Carpates !!!
Ici aussi, comme aux Etats-Unis, les voitures sont monstrueusement grandes !
En début d’après-midi, on continue vers les chutes Athabasca. Là, il n’y a quasiment pas à marcher mais Axel râle quand même ! Bon, c’est vrai que la randonnée du matin représentait une bonne grimpette (350 m de dénivelé) mais on a fait pas mal de pauses. Une petite douche fraîche sous le souffle des chutes et ça repart, il retrouve le sourire.
Après un peu de shopping à Jasper, on décide de boire un coup en terrasse. D’un coup, je montre à Laurent un drôle de nuage au-dessus de la montagne juste en face. Dans le ciel sans nuage d’aujourd’hui, ça semble d’autant plus surprenant. On comprend vite que c’est un départ de feu. Je demande à la serveuse, qui me confirme qu’un feu de forêt s’est déclaré il y a moins d’une heure à seulement 15 km de la ville mais que ça devrait aller… Elle me précise quand même que des gens ont été évacués de l’endroit qu’on doit visiter demain 🙁
En rentrant « chez nous », un attroupement au bord de la route nous indique qu’un animal est dans les parages. Vu le nombre de voitures arrêtées, ça doit être une grosse bête ! Ah oui, un ours brun ! D’abord on le voit le nez dans les buissons en train de manger des baies. Puis un ranger arrive et parle dans un porte-voix pour le chasser. Je vous ai raconté que les rangers US ont des fusils pour faire fuir les ours ; et bien au Canada, leur équipement est plus artisanal : une simple sorte de martinet avec des rubans noirs, jaunes et rouges (pour imiter le feu ?) qu’ils agitent comme une pom-pom girl (selon l’interprétation de Léo !). Au début, l’ours a regardé le ranger sans bouger, puis il a fini par partir en courant. Comme quoi, rien ne sert de sortir la grosse artillerie !
En regardant les infos dans la soirée, on apprend du chef des pompiers que le feu n’est pas maîtrisé, que juste 2 hélicoptères sont à l’œuvre et qu’aucun homme ne peut agir au sol. Mais… la ville de Jasper ne court aucun risque ! Je ne sais pas si je vais dormir sur mes deux oreilles malgré tout ! Et vu le secteur dans lequel le feu sévit, je crains fort que notre programme de demain soit compromis…
De Lake Louise à Jasper se déroule la Route des Glaciers (Icefield Parkway). Sur plus de 230 km se succèdent des chutes d’eau, lacs, canyons, rivières tonitruantes, glaciers et champs fleuris au cœur des Rocheuses canadiennes. Les arrêts sont nombreux pour profiter de toutes ces beautés donc il faut la journée pour parcourir cette route en faisant une ou deux balades plus longues. Le clou de la Icefield Parkway se trouve à peu près à mi-chemin : le glacier Athabasca.
J’avais prévu un départ de Lake Louise à 9h mais toute la famille s’est bien adaptée à l’heure locale et on a du mal à démarrer tôt maintenant ! Donc on part à 9h30 et notre premier arrêt est pour le lac Bow et le glacier du même nom.
A peine 3 km plus loin, un sentier mène en 10 à 15 minutes à un point de vue en hauteur sur le lac Peyto. Une merveille ! Sa couleur et sa forme en tête d’ours en font sans conteste un de mes lacs préférés avec le lac Emerald et le lac Moraine.
Ensuite, c’est au Canyon Mistaya que nous nous arrêtons pour, de nouveau, une courte marche. La rivière Mistaya a creusé un canyon tortueux dans la roche calcaire.
Il est midi passé et les estomacs commencent à grogner. On tente un arrêt au bord de la rivière Saskatchewan mais l’aire de pique-nique est fermée. C’est donc au bord du Ruisseau Coleman que nous mangerons nos sandwiches en compagnies de chipmunks pas farouches du tout qui quémandent à manger.
En début d’après-midi, on s’attaque à la montée vers le col Wilcox pour contempler le glacier Athabasca depuis la montagne de l’autre côté de la vallée. Après manger, la grimpette nous paraît difficile et interminable ! Une fois arrivés au premier point de vue (dont on se contentera !), nous ne nous attardons pas car il y a un vent à décorner les bœufs !!! D’ici on constate bien à quel point le glacier a reculé : il y a plus d’un siècle, il arrivait au niveau de la route.
Après un bref arrêt aux chutes du Ruisseau Tangle, nous faisons une tentative de petite randonnée aux chutes Sunwapta mais Axel ne l’entend pas ainsi et refuse de marcher ! C’est pourtant très court – à peine 3 km aller-retour – mais la montée au col Wilcox et la chaleur l’ont trop fatigué.
On arrive dans la ville de Jasper, au cœur du parc national de Jasper, en fin d’après-midi, où nous attend notre petite cabane dans la forêt, au bord du lac Patricia. Super, on va être bien là ! En plus il y a de jolis wapitis qui se baladent dans le coin !
Voir le lake Louise depuis un point de vue en hauteur, c’est juste indispensable pour se rendre compte de sa couleur laiteuse due au silice contenu dans l’eau.
Pour ne pas se faire avoir et trouver une place sur le parking (pas à 1 km comme hier !), nous sommes arrivés au lake Louise à 9h30. Comme Axel avait oublié sa poche à eau à l’hôtel, on a commencé par chercher un point d’eau, puis le temps de mettre les chaussures, le répulsif à moustique, etc., on a démarré la rando à 10h. Il y a plusieurs chemins qui partent à droite de l’hôtel Fairmont, sorte de « château » à la mode américaine. On a choisi de faire le circuit Big Beehive combiné au lac Agnès.
Pas le temps de se chauffer un peu, on attaque directement la montée. Et on ne fera que monter, monter, monter jusqu’au Mont Big Beehive, sans répit pour nos pauvres jambes. La rando fait environ 10 km et 370 mètres de dénivelé. C’est presque autant de dénivelé que pour Iceberg lake l’autre jour mais sur 6 km de moins. Autant vous dire que ça grimpe sec ! Pour des non initiés à la marche en montagne, le challenge est de taille !
Au bout de 2,7 km, on atteint Mirror lake dans lequel le Mont Big Beehive se reflète. Et dire qu’on va monter tout là-haut !!!
On fait une pause, on joue à cache cache avec un écureuil qui attend les miettes des gâteaux des enfants, puis on repart vers notre objectif, ce sommet qui nous effraie un peu. On se dit qu’on n’a pas fini de souffrir !
Heureusement, des points de vue sur le lac Louise en contrebas sont autant de prétextes à faire des arrêts pour récupérer un peu.
Après une dernière montée d’un kilomètre, très raide et sur un sentier caillouteux, la délivrance est proche ! On n’en peut plus ! Encore quelques pas, de plus en plus lourds, et on peut enfin contempler le lac Louise. Magnifique !
A cette hauteur, les canoës qui sillonnent le lac ne sont plus que des points à la surface de l’eau. Et même l’immense château-hôtel Fairmont paraît petit.
Le pique-nique est bienvenu pour reprendre des forces avant d’attaquer la descente en passant par le lac Agnès. Encore une couleur différente. Sur la troisième photo, on devine le sentier que l’on va emprunter pour contourner le lac.
Durant presque toute la randonnée, on a pu voir une partie des glaciers qui encadrent le lac Louise. Et dire que dans quelques années ils n’existeront plus…
Nous étions de retour au bord du lac à 16h. Soit 5 heures de marche avec les arrêts photos, plus une heure de pique-nique. On a bien mérité la pause piscine/jacuzzi et un bon repas au Bill Peyto’s Café juste en face de notre hôtel !
Demain on change de couleur ! C’est un lac émeraude que l’on va découvrir.
Wouah !!! ne serais-ce que pour le petit-déjeuner, je recommande le Rocky Mountain B&B. Super bon et copieux. Mais ne trainons pas, une randonnée au Johnston canyon nous attend ce matin et comme le parking se remplit vite, il ne faut pas arriver trop tard.
Dans le parc national de Banff, la rivière Johnston a creusé un canyon. Un chemin, qu’on fait en aller-retour, longe la rivière sur 2,7 km. Notre petite randonnée s’est faite en grande partie dans la forêt et nous a régalés. Certains passages sont aménagés avec des passerelles qui surplombent l’eau. Deux grandes chutes d’eau, plein de petites chutes non moins belles, des écureuils, l’odeur des pins… s’il y avait eu moins de monde on aurait encore mieux apprécié mais on a évité l’heure d’affluence en arrivant assez tôt. Il faut quand même savoir que le point de vue sur Upper fall se résume à une passerelle en bois toute étroite qui devient vite surpeuplée.
Un aperçu en images :
Lower fall
Lower fall
Upper fall
Les garçons se sont fait attraper par un ours !!!
Mais il n’y avait pas que des touristes sur le chemin ! Des écureuils se baladent aussi dans le coin. Il y a les écureuils roux et les ground squirel qui sont rayés. Laurent s’est transformé en photographe animalier pour l’occasion. On a fait une sélection parce qu’on doit bien avoir une quinzaine de photos d’écureuils sous tous les angles ! Et pour préserver sa dignité, je vous épargne les photos de Laurent en train de prendre les écureuils en photo 😉
Après cette balade de 5,4 km, nous avons repris la Bow Valley Parkway pour revenir vers Banff. Il paraît qu’il y a souvent des wapitis sur le bord de cette route… il paraît… ! En regardant bien, on en a vu un seul ! Certains y ont même vu un ours. Mais pas nous. Cela dit, il y a aussi de belles vues sur la rivière Bow. Et ça on l’a bien vu :
La couleur de l’eau est surprenante. Avec les Rocheuses en arrière plan, le paysage est magnifique.
De retour à Banff en début d’après-midi, nous sommes allés manger à la Banff Avenue Brewery. Vous allez dire que je fais une fixation sur la nourriture, entre le petit-déj de ce matin et le repas de ce midi, mais c’est juste pour dire que je voulais tester une spécialité canadienne : la poutine. Ben voilà, c’est fait… et je ne le ferai plus ! Il s’agit d’un plat « ultra light » composé de frites molles, cheddar fondu et sauce gravy (sauce au jus de viande). L’aspect est assez rebutant et c’est vite écœurant ! par contre la bière était bonne 😉
Après ce repas roboratif, nous avons visité le premier parc national créé au Canada : Cave and Basin Historic Site. Ce sont des sources d’eau chaude qui coulent du Mont Sulphur et qui ont créé une caverne. Ces eaux chaudes sulfureuses alimentent les termes de Banff. C’est chouette mais on s’est fait virer car ils ferment à 17h et nous sommes arrivés vers 16h30 !
Voilà une journée bien remplie qui se termine. Cet aperçu du parc national de Banff nous a mis en appétit (non, je ne parle pas encore de manger !). Demain, on attaque les choses sérieuses …