Sao Vicente & Faja do Rodrigues

Le beau temps est annoncé aujourd’hui sur toute l’île, y compris au nord, ce qui n’est pas arrivé souvent depuis que nous sommes là ! C’est donc LE jour pour aller se balader du côté de Sao Vicente.

On commence par une petite marche facile de 6 km le long de la levada Faja do Rodrigues, sur les hauteurs de Sao Vicente. Elle est ponctuée de 3 tunnels de 40, 200 et moins de 10 mètres pour le dernier. Ils ont tous la particularité d’être très étroits et on se cogne facilement à la paroi inégale. Gros sacs à dos et grands gabarits auraient du mal à passer sans risquer de mettre les pieds dans l’eau du canal ! Arrivés au torrent de la Ribeira do inferno, un quatrième tunnel de 1 km de long marque le point de demi-tour pour nous. On peut le traverser mais le chemin se termine juste après donc on ne voit pas l’intérêt de faire 2 km aller-retour, pliés en deux dans le noir, pour rien.

Par endroits, de l’eau coule des parois et le terrain peut être boueux !

Vous voyez Axel au milieu ?

Plusieurs chutes d’eau animent le parcours qui est superbe. La végétation foisonnante donne l’impression d’être en pleine forêt équatoriale. Quelques trouées permettent des vues sur Sao Vicente qui s’étend sur les flancs des deux montagnes entre lesquelles la ville s’est construite.

Les villages côtiers étant serrés entre la montagne et l’océan, ils manquent de place et n’ont souvent pas de promenade aménagée. Quant à se promener sur la plage, rien de moins évident. On risque une entorse à chaque cheville vue la taille des galets !!! De manière générale, Madère semble plus tournée vers la montagne et ses ressources que vers l’océan. Il y a bien quelques bateaux de pêche mais les activités nautiques sont peu nombreuses. Sao Vicente n’échappe pas à cette règle mais on y trouve tout de même quelques bars et restaurants face à la mer.

Les pittoresques routes côtières sont abandonnées petit à petit, remplacées par des voies rapides pour lesquelles de grands, moches et longs tunnels sont creusés. On comprend l’aspect pratique et économique de la démarche, mais, même si leur entretien est sûrement difficile, quel dommage de ne pas conserver quelques portions de routes en corniche ! Cela dit, quand on voit les caillasses tombées de la falaise, on se dit que ce ne serait pas cool d’en prendre une sur le capot de la voiture !

Un combiné de la levada nova et de la levada do moinho

En feuilletant le guide Rother, je suis tombée sur cette description : charmant circuit sur deux levadas à travers la vallée de la Ribeira da Ponta do Sol. Description accompagnée d’une photo de la jolie chapelle du Saint-Esprit, point de départ de la balade. Un coup d’œil au dénivelé (110 mètres), à la longueur (9 km) et aux commentaires, m’a convaincue que c’était une rando pour nous. Surtout quand j’ai lu « apporter une lampe de poche pour le tunnel et un ciré pour la cascade ». Chouette !!!

Une Top randonnée à Madère

Notre seul doute portait sur le risque de vertige. Le Rother classe cette randonnée en noir (difficile) en partie à cause de passages vertigineux non sécurisés.

En arrivant à Lombada da Ponta do Sol, on a d’abord du mal à trouver le départ. Il y a des travaux, une déviation et le GPS est perdu. On arrive finalement à repérer la chapelle et l’imposant manoir rose à côté. C’est parti !

La balade commence par une montée raide, mais de seulement 500 mètres, sur la route. Ça chauffe les mollets dès le début ! Ensuite, on marche à plat le long de la levada nova, en admirant la vue sur la vallée de la Ribeira da Ponta do Sol.

Il est vrai que le chemin n’est pas large – tout au plus 40 cm – mais, grâce aux câbles qui bordent le précipice, la sensation de vertige ne se fait pas trop sentir.

On arrive enfin au tunnel. On sort les lampes. Même s’il fait 200 mètres de long, on voit la sortie et il est assez haut de plafond, donc j’arrive à gérer. Entre Laurent qui a le vertige et moi qui suis claustrophobe, c’est pas tous les jours facile ?

À la sortie du tunnel, la surprise ! On découvre une belle cascade qui se fracasse à grand bruit au pied de la levada. Le chemin passant derrière, il faut se mouiller un peu et ce n’est pas pour nous déplaire car il fait chaud.

À cette saison, pas la peine de sortir les K-ways. En passant vite, on ne se mouille pas trop.

Un peu plus loin, on descend un escalier pour atteindre la levada do moinho. On la remonte jusqu’à sa source, c’est à dire jusqu’à une autre chute d’eau qui se jette dans la rivière et alimente la levada au passage. Des tables de pique-nique en pierre nous tendent les bras pour une pause déjeuner, à l’ombre des lauriers géants, à côté de la cascade.

On voit le début de la levada do moinho à droite

Nous repartons vers notre point de départ, en longeant cette fois la levada do moinho, ou du moulin en français. Ce canal alimentait un moulin à sucre, aujourd’hui détruit, situé à côté de la chapelle. Le chemin est légèrement en pente et le débit de l’eau est beaucoup plus rapide que dans les autres levadas. Il fallait de la puissance pour faire tourner la roue du moulin !

Voyage à Madère randonnée

On se range sur le côté de la levada pour laisser passer des gens. Ce sont des français de Clermont-Ferrand. Ils ont remarqué le maillot du Stade Rochelais de Laurent et, après avoir parlé rugby, Laurent remarque la casquette Macif du monsieur ! Un collègue ! On discute une quinzaine de minutes, on échange quelques conseils pour visiter l’île, puis chacun poursuit son chemin. Sympa ?

Cette vallée est beaucoup moins sauvage que celle de la Ribeira da Janela. Il y a des habitations et d’anciens poïos, ces cultures en terrasses typiques de Madère, mais la plupart sont abandonnés et la nature y a repris ses droits.

Voyage à Madère randonnée
L’arrivée est proche, on aperçoit la chapelle

Cette randonnée nous a beaucoup plu. Bien que l’environnement soit moins sauvage que sur le plateau de Rabaçal où le nord de l’île, les paysages sont intéressants et, surtout, elle est ludique avec son tunnel et ses deux cascades. Personnellement, je la classerais bien parmi les meilleures randos de l’île. Et puis c’est une boucle et il n’y en a pas tant à Madère.

Pour retourner vers Calheta, au lieu de prendre la route rapide, on passe par l’ancienne route côtière. Entre les vues sur l’océan, les plages, les vieux tunnels envahis de végétation et les cascades qui tombent sur la route, cet itinéraire bis est ravissant. On a même eu un lavage de voiture gratuit !

Levada da Ribeira da Janela

Nous avions prévu de faire une nouvelle randonnée ce matin mais on démarre un peu tard de la maison. On décide alors de faire la rando cet après-midi et de se balader dans les villages de la côte nord avant d’aller au resto.

Balade à Porto Moniz et Seixal

Ces deux bourgades sont incommodément installées au pied de la montagne, sur des coulées de lave, et bordées par l’océan. Le fracas des vagues, le noir des roches volcaniques, les falaises abruptes rendent cette côte intrigante et assez inhospitalière à première vue. C’est aussi beau que brut et sauvage. L’exode rural a frappé ce coin de l’île, les villages sont calmes, peu peuplés, comme endormis. Même un dimanche, les piscines naturelles façonnées dans la lave sont presque désertes.

La cascade du voile de la mariée, qui se jette dans la mer

Pour déjeuner, il faut gravir une petite route sinueuse et étroite afin d’atteindre le graal : la Casa de Pasto Justiniano. Un petit resto qui ne paie pas de mine mais réputé pour ses brochettes de bœuf au feu de bois sur branche de laurier, que le serveur suspend à une chaîne au-dessus de la table. C’est divin mais, d’après Axel qui est parti pour nous faire un classement des meilleures brochettes de Madère, elles ne sont pas aussi bonnes que celles du Cabo Aéreo Café à Santana.

C’est le ventre bien plein que nous repartons vers Porto Moniz pour aller au départ de la levada da Ribeira da Janela. Elle est classée parmi les plus belles randos de Madère.

Randonnée sur la Levada da Ribeira da Janela

Le début est assez exposé au soleil et fleuri, puis on s’enfonce petit à petit dans la forêt de lauriers et eucalyptus. Les parois se couvrent alors de végétation : plantes grasses, fougères, mûres et fraises sauvages… tout pousse dans cette terre volcanique riche et fertile. L’ombre s’intensifie sous le couvert des arbres mais des trouées laissent apercevoir la côte au loin et la vallée toute verte en bas.

Les gorges verdoyantes de la Ribeira da Janela

Le guide Rother annonce une randonnée de 12 km en aller-retour mais au panneau de départ, il est indiqué que le chemin est fermé à 3,5 km. En réalité, il n’est vraiment interdit qu’à 4,5 km du départ, juste avant le premier tunnel ; nous faisons donc 9 km au lieu de 12 et c’est déjà bien car on commence à fatiguer à enchaîner les randos ! L’avantage qu’elle soit annoncée comme fermée, c’est que nous ne croiserons quasiment personne.

Pour détendre les jambes, rien de mieux qu’une course de boudins dans la piscine (je parle des trucs gonflables, pas de mes hommes ?).

Levada das 25 Fontes & levada do Risco

Je ne vous fais pas d’article sur la journée d’hier, qui pourrait s’appeler « la journée de la loose » ! Nous sommes partis vers 10h, sous le soleil et 22°, pour nous retrouver quelques minutes plus tard en montagne, dans un brouillard dense avec des rafales de vent à 80 km/h et seulement 12°. On a même dû mettre le chauffage dans la voiture ! Pas possible de randonner dans ces conditions cataclysmiques (j’exagère à peine). Nous avons alors eu l’idée de faire un tour sur la côte nord. Mauvaise idée, c’était sous les nuages et ça caillait ! On ne se voyait pas sortir le pique-nique avec ce temps, donc on a repris la route pour 25 minutes vers un bon resto que j’avais repéré sur Tripadvisor. Devinez ? Il était fermé ce jour-là ! Y’a des jours comme ça…

Résumé de la journée d’hier !

Ce matin, le ciel est bien dégagé, même sur les hauteurs. On remet le pique-nique dans le sac à dos et on reprend le chemin d’hier, sous le soleil cette fois ! Direction Rabaçal et sa célèbre randonnée à 2 embranchements qui mène au bassin des 25 sources d’un côté et à la cascade do Risco de l’autre. Arrivés au parking, le beau temps semble bien installé et il n’y a pas foule.

La randonnée fait 10 km en tout et débute par une petite route bitumée de 2 km sans intérêt et toute en pente (faudra tout remonter au retour !).

Le chemin devient plus intéressant par la suite. On choisit d’aller d’abord à la cascade do Risco (la cascade du danger). Son débit est relativement limité à cette saison mais, fine et puissante, elle en impose par sa hauteur. De l’eau coule de toutes les parois autour. L’environnement est bucolique à souhaits.

Nous faisons demi-tour pour reprendre l’embranchement vers le bassin das 25 fontes. Après une descente bien raide et assez longue (qu’il faudra encore une fois remonter !), puis un escalier en montée, le chemin suit une levada donc on est quasiment à plat. Sauf que Laurent trouve un autre sentier qui, d’après son GPS, est beaucoup plus court. Oui mais ça monte !! Comme je suis la seule à vouloir prendre le chemin, certes plus long mais à plat… ben on monte !

Et on arrive dans une sorte de cirque rocheux pas très grand, avec des parois verticales rougeoyantes où s’accrochent les fougères et d’où coulent plein de petites chutes d’eau.

En voyant ces photos, vous vous dites que nous sommes seuls au monde dans ce beau décor digne d’une pub pour Tahiti douche !

Mais pas du tout… voici l’envers du décor :

Le plus insupportable ce sont les gens qui se prennent en photo dans toutes les poses possibles, y compris les plus ridicules, et qui restent 1 heure devant la cascade en faisant ch**r tout le monde. T’as juste envie de les pousser à l’eau !!! Et quand on voit le monde qu’on a croisé au retour, on se dit qu’on a bien fait de commencer la rando pas trop tard !

Il n’y a plus qu’à remonter les 400 mètres de dénivelé !

La pause pique-nique donne l’occasion de se reposer un peu avant de remonter la route goudronnée. Il y a une navette qui fait la liaison entre le parking et le début du chemin à la Casa do Rabaçal et, honnêtement, vu le peu d’intérêt de cette portion et la pénibilité de la remontée en plein soleil, ça peut valoir le coup de la prendre.

Nous avons mis 3 heures pour faire les 10 km (environ 4 km jusqu’au bassin des 25 fontes et 1 km supplémentaire pour la cascade do Risco, le tout en aller-retour).

On fait un détour jusqu’à Ribeira Brava par une belle route de montagne pour aller faire des courses (on n’a pas trouvé tout ce qu’on voulait au Pingo Doce de Calheta ; je n’aime définitivement pas cette enseigne qu’on avait déjà expérimentée au Portugal), puis la journée se termine comme celle d’hier et d’avant-hier : à la piscine !

Petit extra ce soir. C’est samedi, on sort au Pukiki tiki bar !

Pico do Arieiro

Le temps est de nouveau couvert aujourd’hui. Comme on a vite et bien compris le climat madérien, on décide d’aller là où on est sûr de trouver le soleil : au-dessus des nuages.

Le climat subtropical et la configuration de l’île font que les nuages, bloqués par le relief, s’accumulent autour des montagnes. Mais au-delà de 700 / 800 mètres, il fait généralement beau. Pour s’en assurer, le site netmadeira.com est super pratique car il recense les webcams installées un peu partout dans l’île. Vive les randos au temps du 2.0 !

La randonnée du Pico Arieiro au Pico Ruivo : un incontournable lors d’un voyage à Madère.

Après quelques courses pour le pique-nique, nous partons donc en direction du Pico do Arieiro. L’un des trois plus hauts sommets de Madère, qui culmine à 1810 mètres. Et comme prévu, on se retrouve au-dessus de la mer de nuages et il fait beau.

Avec le vent qui souffle, il ne fait que 19° mais on se réchauffe vite à marcher. L’intégralité de la rando consiste à relier les trois sommets en 11,5 km et 1200 mètres de dénivelé cumulé ! On verra bien jusqu’où nos mollets sont prêts à nous mener pour contempler les magnifiques paysages sans trop souffrir. Car cette randonnée est classée très difficile et elle est en effet exigeante tant pour les jambes que le souffle. De plus, certains passages aériens et étroits sont un véritable challenge pour ceux qui ont le vertige comme Laurent.

Le panorama est changeant et absolument sublime de part et d’autre du chemin. Je fais pas mal de pauses tellement j’ai envie de tout prendre en photo et aussi parce que cette rando est exténuante : ça ne fait que monter, puis descendre, puis remonter… J’ai le souffle coupé et les joues écarlates alors que d’autres marchent le souffle léger et le sourire aux lèvres. Je me fais même doubler par des personnes d’un âge certain qui ont l’air de ne pas souffrir du tout (note pour plus tard : penser à faire plus de sport !).

Passage impressionnant sur l’arête
On marche sur la crête avec le vide de chaque côté
Le radar en haut marque le début et la fin de la randonnée

Cette rando est sublime. Mais bon, les crêtes, arêtes, passages étroits avec le vide de chaque côté (appelez-les comme vous voulez) ont eu raison de la bonne volonté de Laurent. Le vertige est bloquant, on ne va pas plus loin. Cela dit, même n’en faire qu’une partie vaut le coup tellement les paysages sont fascinants dès le départ. Après 2 heures de marche, nous sommes de retour au parking.

L’heure est venue de reprendre la route vers Funchal… en passant dans les nuages qui apportent l’humidité nécessaire à la forêt.

Pour notre dernière soirée à Funchal, nous avons réservé à Taberna Madeira, un restaurant recommandé par la charmante propriétaire de notre appartement, qui n’est autre que Françoise Laborde ! Le patron est très sympa et on y mange très bien.