Undredal via Aurlandsfjellet

Aujourd’hui nous allons explorer l’Aurlandsfjord, l’un des nombreux bras du Sognefjord. Pour le trajet entre Laerdalsoyri, où se trouve notre maison, et Aurland, deux options sont possibles : par le tunnel (le plus long du monde) en 35 minutes ou par la route touristique en 1h25. Devinez ce qu’on a choisi ?

Un virage à gauche et nous voilà en train de gravir la Snøvegen (route des neiges), l’autre nom de l’Aurlandsfjellet. Et les arbres disparaissent en effet assez vite pour laisser place aux glaciers et à la neige sur les flancs des montagnes et au bord des lacs.

Avant d’atteindre le village d’Aurland, il y a un point de vue que tout bon touriste ne peut ignorer : Stegastein viewpoint. Il s’agit d’une passerelle en bois qui forme une avancée au-dessus de la forêt, offrant un panorama grandiose sur l’Aurlandsfjord. Le plus gros challenge est de trouver une place pour se stationner sur le minuscule parking. On fait un premier passage infructueux, demi-tour, Laurent s’engeule avec un mec qui ne veut plus ni avancer ni reculer (la route est très étroite), et au deuxième passage on trouve à se garer.

Les toilettes étant vitrées, on a une belle vue aussi pendant la pause technique.

Un autre point de vue plus bas donne une meilleure impression de la hauteur des montagnes qui tombent dans le fjord.

Le reste du trajet jusqu’à Aurland est un peu fastidieux. La route est étroite, les gens n’osent pas se serrer sur le côté, certains s’engagent alors que le trafic est déjà engorgé, des campings-car n’arrivent pas à se croiser… c’est galère !

Sur la route d’Undredal, nous rencontrons un nouvel embouteillage, plus sympathique celui-ci ! Ce qui est drôle c’est que les chèvres, chassées de la route, filent se regrouper pile à l’endroit où des campeurs sont installés (le camping sauvage est autorisé et courant en Norvège). Les pauvres sont envahis et crient pour les faire partir.

Nous arrivons à Undredal, un village en cul-de-sac au bout du Aurlandsfjord, qui n’est desservi par une route que depuis 1988. Seulement 100 habitants… beaucoup plus de chèvres ! Justement, le fromage de chèvre est la spécialité du coin, notamment le Brunost, un fromage brun au goût sucré.

Undredal est aussi connu pour abriter la plus petite église en bois debout de Norvège. Elle a été construite autour de 1147 et mesure 12 mètres sur 4. Contrairement aux autres stavkirke que nous avons vues jusqu’ici, elle est peinte en blanc et non recouverte de goudron. Elle n’a pas non plus les ornements que l’on trouve souvent, comme les têtes de dragons ou autres motifs animaux ou végétaux. Du coup, elle n’a pas l’allure d’une stavkirke.

Nous nous installons sur la terrasse du seul resto du village pour manger une bonne pizza au fromage local.

Pour éliminer, nous nous lançons sur le Stokko trail, qui mène à une ferme en bord de fjord. La randonnée est plutôt facile et agréable car on ne quitte jamais le fjord de vue. On traverse quelques portions rocailleuses et des champs de foin. Des agriculteurs utilisent toujours cette petite ferme accessible par la mer et continuent d’entretenir ce paysage. Ils utilisent le foin comme fourrage pour leur bétail.

On s’arrête à Flåm sur le chemin du retour. Ce « village » n’en est pas vraiment un ! Il se résume à un énorme parking, des boutiques de souvenirs, un port qui accueille les paquebots et une gare. C’est d’ici que part le train qui monte à la station de ski de Myrdal, excursion hors de prix qui figure dans tous les catalogues des croisiéristes et agences de voyages. Le seul truc de bien, c’est la brasserie Ægir bryggeripub où nous prenons une bonne bière rafraîchissante.

Pour le retour à Laerdalsoyri, nous prenons le fameux tunnel routier le plus long du monde : 24,5 kilomètres. Nous avons passé très exactement 19 minutes et 30 secondes là-dedans ! Il a été construit en seulement 5 ans et il est tellement long qu’il est équipé d’une usine de traitement de l’air, il y a aussi des « cavernes » reproduisant les couleurs des aurores boréales qui ont été aménagées pour rompre la routine des conducteurs.

Geirangerfjord – Skageflå

La raison principale pour laquelle j’ai réservé au Geirangefjorden feriesenter, c’est qu’ils proposaient un service de taxi-boat pour déposer les gens dans le fjord, à Skageholå, pour ensuite revenir par le sentier de randonnée qui va de la vieille ferme de Skageflå à Geiranger. Mais quand on demande à la réception pour réserver, le gars me répond qu’il n’assure plus ce service. Mince !

Après un petit conseil de famille, on décide de faire la rando en aller-retour depuis Geiranger. D’après AllTrails c’est 8,2 km, 944 mètres de dénivelé positif (oh m’y god !!!) et 4h45 de marche. J’ai un doute sur la durée qui me paraît sous-estimée mais on se lance. Pour s’éviter quelques kilomètres entre le camping et Geiranger, on tente de se rapprocher du départ de la randonnée et on réussit à se garer le long de la route après le bourg.

On a des vues sur le village de Geiranger, sur notre camping au pied de la route en lacets et sur les eaux bleues du fjord avec le ballet des bateaux et ferries. Les nuages enveloppent les sommets, apportant une touche mystérieuse aux paysages.

Dès le départ, la randonnée s’avère assez fatigante. C’est constamment en montée et on démarre sur des grandes dalles de pierre. Le temps étant nuageux, on a au moins la chance de ne pas avoir trop chaud mais on transpire beaucoup quand même ! Qu’est-ce que ce serait avec le soleil ?!

Une première cabane est l’occasion d’une pause. On voit encore notre camping sur la berge opposée du fjord.

Ensuite on pénètre dans la forêt et on y reste quasiment jusqu’au bout. Avec l’humidité qui doit régner la plupart du temps dans cette forêt dense, la mousse recouvre les rochers.

Quelques trouées dans les arbres offrent un point de vue de temps en temps sur le fjord et les cascades qui courent sur le flanc des montagnes.

On arrive à Homelongsaetra, une ancienne ferme d’alpage à 544 mètres d’altitude au-dessus du Geirangerfjord. Une pause s’impose !

Un peu après Homelongsaetra, le panorama sur le fjord et la cascade des « sept sœurs » est splendide. Malgré les nuages, l’eau est d’un bleu vif magnifique.

Au-delà de ce point de vue, le chemin descend vers l’ancienne ferme de Skageflå. Sur le coup on ressent un soulagement car jusqu’ici nous n’avons fait que monter et les jambes chauffent. Sauf que ça descend très très fort. On aperçoit la vieille ferme tout en bas et on se dit qu’il ne va pas être facile d’y accéder ni d’en repartir ! J’émets l’idée de pique-niquer en haut, avec cette belle vue sur le fjord et la ferme mais Léo est déjà parti loin devant donc on descend.

Cette descente est vraiment difficile (et pas que pour moi !). Maintenant qu’on y est, on s’approprie la seule table de pique-nique pour faire une pause et manger dans un cadre de choix, il faut bien l’avouer.

Autant vous dire que la remontée est exténuante. Comme dirait le Petit Gibus « si j’aurais su, j’aurais pas venu ! ». En tout cas je ne serais pas allée jusqu’à la ferme et me serais contentée du point de vue qui se trouve juste après Homelongsaetra ( ce que font la plupart des gens). Descendre jusqu’à la ferme de Skageflå n’apporte pas grand chose de plus, si ce n’est pour voir les bâtiments de près. Quant à la cascade des sept sœurs, on en est plus proche mais elle est déjà très belle d’en haut.

Lorsqu’on retrouve Homelongsaetra, c’est le soulagement ! À partir de là, on sait que le retour est tout en descente.

Je n’ai pas pensé à prendre de photos sur les portions les plus abruptes, j’avais besoin de mes mains pour progresser dans les rochers et me tenir aux câbles quand il y en avait ! Mais sur les parties les plus faciles, voilà à quoi ça ressemble :

Concernant les données de AllTrails, elles ne correspondent en rien au tracé. 4h45 et 8 km, c’est pour l’aller-retour à Homelongsaetra, pas jusqu’à la ferme de Skageflå. En revanche, les 944 mètres de dénivelé sont bien dans nos pattes et correspondent à l’aller-retour à la ferme. Moralité : ne pas toujours faire confiance aux applications qui s’appuient sur les données renseignées par les randonneurs ! Au final, la rando complète fait 12 km. Nous avons fait 3 km de plus vu qu’on ne savait pas qu’il y avait un parking (payant) au départ de la randonnée.

On va bien dormir ce soir !

Geirangerfjord

Notre séjour en bord de mer prend fin, nous retournons vers la région des fjords. L’avantage de dormir à l’hôtel c’est que le petit-déjeuner est inclus. On en profite donc pour manger copieusement et reprenons la même route qu’hier jusqu’à Stryn. Après avoir longé les méandres de la rivière Stryneelva, nous nous engageons sur la Gamle Strynefjellsvegen. Il s’agit de l’une des 18 routes touristiques nationales.

On commence par un arrêt à Videfossen. La passerelle aménagée permet de s’approcher au plus près de la cascade, offrant des vues sur l’amont et la chute.

Ensuite, les paysages montagneux se succèdent sur les 26 km de la route touristique. Il existe une nouvelle route, beaucoup plus rapide, pour aller de Stryn à Geiranger. Mais l’itinéraire bis est beaucoup plus charmant. La neige est encore présente par endroits et les lacs turquoises s’enchaînent.

Les fermes sont presque invisibles avec leurs toits recouverts de végétation et leurs murs en bois.

En arrivant à Geiranger, le point de vue de Flydalsjuvet est un incontournable. D’ici, on a une vue sur le village niché au bout du fjord. Par chance, aucun paquebot de croisière n’est prévu les 2 jours que nous allons passer à Geiranger, donc la vue sur le fjord est dégagée. Ces géant des mers doivent gâcher la vue quand ils sont à quai dans un si petit espace.

J’ai loué une hytte (chalet en norvégien) dans un camping au bord de l’eau. Nous avons une vue imprenable sur le Geirangerfjord. Ce fjord est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005.

On s’installe dans notre hytte, puis retraversons le village pour monter sur un flanc de montagne qui nous mène à Vesteras Gård. De cette ferme partent plusieurs sentiers de randonnée. Un monsieur nous indique où nous garer et où payer. Il n’y a pas de petit profit pour les fermiers norvégiens ! 17€ le parking quel que soit le temps qu’on y reste ! C’est ça où se taper la route à pieds, en montée constante, depuis le village. Donc on paye !

Il y a 2 chemins possibles pour aller à la chute d’eau de Storsaeterfossen. Nous voyant hésiter, un randonneur nous conseille de monter par le chemin de droite. En prenant celui de gauche au retour, on a compris pourquoi !

Nous voilà donc partis, en plein soleil et avec la chaleur, en direction de Storsaeterfossen. Une rando de 3,2 km et 260 mètres de dénivelé. Bien qu’il soit déjà 17 heures, on crève de chaud. Nous sommes luisants de sueur.

La moindre occasion est bonne pour faire une pause, surtout quand on croise les jolis moutons de la ferme.

Au bout d’1,5 km l’objectif est en vue.

En arrivant à la cascade, on traverse un petit plateau et on se retrouve au-dessus de la chute.

C’est sympa mais j’avais noté qu’on pouvait passer derrière la chute et les garçons et Laurent commencent à crier au scandale, disant que je leur ai vendu du rêve alors que qu’on ne voit pas de passage. En fait il y a un autre sentier tout de suite à droite qu’aucun d’entre nous n’a vu en arrivant.

La chute n’est pas haute, 35 mètres seulement, mais elle est assez puissante et ses embruns nous rafraîchissent. Ça fait un bien fou !

Le chemin du retour n’est pas facile mais en descente c’est toujours mieux qu’à monter.

La Mer de Norvège

Nous quittons notre chalet rouge et le lac Oldevatnet vers 10 heures. On peut prendre notre temps, nous n’avons que 2 heures de route pour rejoindre Fosnavåg où se trouve notre hôtel.

Avant de faire le check-in à l’hôtel, on pique-nique sur une mini plage et on musarde le long de la Mer de Norvège. Tout un chapelet d’îles se font suite et on passe de l’une à l’autre par un pont ou un tunnel sous-marin. Ça change de la région des fjords.

Lorsqu’on arrive vers 13h30 à l’hôtel, notre chambre est déjà prête donc on peut s’installer tranquillement et se changer pour la randonnée prévue cet après-midi. De notre chambre, on aperçoit au loin les falaises de l’île de Runde, l’objectif à atteindre en fin de journée. Car si nous sommes venus jusqu’ici c’est pour tenter d’observer les macareux moines qui nichent dans ces falaises.

Avant d’atteindre les falaises, nous voulons faire une randonnée au nord de l’île de Runde. L’intention est bonne mais on souffre de la chaleur une nouvelle fois. Étant en bord de mer, en Norvège, on s’attendait à une certaine fraîcheur, or il fait 27° sous le soleil et il n’y a absolument aucune ombre. L’île est recouverte de prairies, pas un arbre à l’horizon ! On apprécie quand même sa beauté brute, accompagnés par les cris de mouettes, fous de bassan et autres oiseaux marins. Runde abriterait 500 000 à 700 000 oiseaux.

Comme nous avons mis moins de temps que prévu pour faire notre rando, nous arrivons un peu tôt sur le spot des macareux. Il est 18 heures or ils ne reviennent généralement se poser à terre qu’à partir de 20 heures. Tant pis, on prend notre mal en patience, on grille un peu plus au soleil, on mange et on s’occupe en observant les macareux qui reviennent furtivement nourrir leurs petits. Les nids sont dans la falaise devant nous.

Le macareux moine creuse son nid profondément dans les falaises et revient souvent plusieurs années de suite à ce même nid. C’est un oiseau qui vit en haute mer, dans les régions froides de l’hémisphère nord, et qui ne revient sur la terre ferme qu’en période de nidification, d’avril à août. Il se regroupe alors en colonie. La femelle ne pond qu’un seul œuf par an. Si le vol du macareux est assez malhabile, en revanche c’est un excellent nageur qui peut plonger à des profondeurs considérables pour pêcher.

En période nuptiale, leur bec se couvre de plaques ornementales colorées et leurs pattes palmées deviennent orange vif, ce qui les rend particulièrement séduisants.

Vers 20 heures, quelques oiseaux reviennent au nid et commencent à se montrer. Mais c’est à partir de 21 heures qu’ils rentrent en masse pour rejoindre la colonie pour la nuit. Certains se posent devant leur nid et on peut alors bien les voir.

Je mettrai davantage de photos et vidéos quand j’aurai développé celles prises avec l’appareil photo. Celles-ci sont prises avec mon téléphone.

Après un rendez-vous manqué en Islande avec les macareux, je suis ravie d’avoir pu enfin les voir de près. Ils sont trop mignons ces oiseaux. Et dire qu’en Islande ils les servent aux touristes dans les restaurants !!!

Sur le chemin du retour, on se fait attaquer par des milliers de moucherons minuscules. On dirait que tous les gens ont des tocs à gesticuler dans tous les sens pour chasser les insectes ! Ça ne nous empêche pas de contempler les paysages embellis par le soleil couchant. Et pour notre plus grand bonheur, la golden hour dure longtemps en Norvège. À 22h45 le soleil n’est pas encore couché.

Jostedalsbreen Nasjonalpark – Bødalsbreen

Histoire de randonner à la fraîche, nous partons du chalet vers 9h en direction du Lovatnet. Ce lac, comme le Oldevatnet au pied de notre logement, est d’un bleu hallucinant. Et en cette matinée sans vent, l’effet miroir est parfait.

Un peu avant le fond du lac, on prend une route étroite et sinueuse (et payante !) à gauche. Heureusement, on ne croise aucune voiture. Juste des moutons !

La route se termine sur un parking. On passe un portail, on longe le camping qui est encadré de glaciers à peine visibles, puis on traverse la rivière.

Le sentier est facile, on avale les 3 km en moins d’une heure. Les vues sur les cascades et sur le glacier Bødalsbreen sont très belles et la langue glaciaire est assez étendue. Du début de la rando jusqu’à la fin on a presque toujours le glacier en ligne de mire.

Personnellement je préfère ce glacier au Brikdalsbreen vu hier après-midi. En plus on croise beaucoup moins de monde ici. Vu la route d’accès, les gens ne viennent pas trop jusque là, c’est vraiment tranquille.

Après l’embouteillage provoqué par les moutons, on a droit aux vaches sur la route. Elles savent choisir leur spot pour se retrouver entre copines, c’est plutôt agréable de se promener au bord du lac !

On s’arrête à un stand pour acheter des framboises et de la confiture maison (elle a l’air trop bonne !!!).

En arrivant à Olden, on passe à côté du même paquebot de croisière P&O qu’on avait vu à Stavanger. Plus de 5000 personnes font la queue pour monter dans des bus ou dans les petits trains touristiques. Le quai et le village sont noirs de monde. Ça donne vachement envie de faire une croisière 😅

Vu le temps et la chaleur, on a décidé de faire une pause cet après-midi. J’avais vu qu’on pouvait emprunter un kayak à la ferme, donc je demande à la propriétaire et nous voilà partis sur le Oldevatnet. Par contre il n’y a qu’un kayak donc Laurent et moi prenons une barque. C’est beaucoup moins facile à manœuvrer et moins rapide. Laurent galère un peu (beaucoup en fait !).

Depuis le lac, on voit notre chalet avec la voiture à côté.

Les garçons se sont lancé le défi de se baigner. L’eau du lac provient directement des glaciers et de la neige qui tient encore sur les sommets, donc elle ne doit pas excéder 10°, à vue de nez (mettez le son pour lire la vidéo).

Il n’y a que les norvégiens pour se baigner dans une eau si froide ! Lorsque qu’elle nous a donné les rames, la propriétaire revenait de se baigner. Elle nous a dit qu’elle n’avait jamais vu un temps comme en ce moment. D’habitude il ont 20° maximum et pas du soleil autant de jours de suite.

La journée se termine comme toutes les autres, avec un petit apéro.