Brosmetinden et Nåttmalsfjelett en raquettes

Il a encore neigé cette nuit et le jardin est tout blanc ce matin. C’est magnifique. Par contre il faut déneiger la voiture avant de pouvoir partir.

Cette neige fraîche tombe à pic car j’ai loué des raquettes et je commençais à craindre de les avoir payées pour rien. Le déficit de neige est de l’ordre de 1 m à 1,50 m cet hiver.

Nous prenons la route de Tromvik en faisant un arrêt à Ersfjordbotn pour la vue sur le fjord.

La route qui mène à Tromvik est belle mais le temps se gâte et on prend une ou deux averses de neige.

On chausse nos raquettes sur le parking de Brosmetinden et c’est parti pour une petite randonnée jusqu’à la crête qui est censée offrir une belle vue sur la mer. Vu les nuages noirs et bas qui nous entourent, on avance en doutant d’avoir une vue au bout !

Même avec les nuages c’est beau. En revanche, trouver son chemin n’est pas facile avec toute cette neige fraîche qui a fait disparaître les traces des précédents randonneurs. Il n’y a aucun balisage et, bien qu’on ait la trace sur le téléphone, le tenir avec les moufles en plus des bâtons, c’est pas pratique ! On vérifie régulièrement qu’on est bien sur la trace et… la plupart du temps ce n’est pas le cas !

On s’arrête au début de la crête. Aller plus haut n’apporterait pas grand chose de plus au niveau de la vue. Marcher avec des raquettes ça crève, et comme on a cherché notre chemin à l’aller, on a fait des détours et on en a déjà plein les bottes ! Pourtant nous n’avons fait que 3 km en 1h30. Mais une autre randonnée nous attend cet après-midi alors il faut économiser nos forces. On pique-nique sur le parking et en redescendant vers Tromvik on tombe sur le chasse-neige qui monte… la route est trop étroite, le mec nous fait signe de reculer ! Sur la route enneigée, reculer de plusieurs dizaines de mètres c’est pas cool. Même lui, avec son gros camion, a les roues qui patinent.

Petit point de vue sur la route, entre deux averses de neige.

Le temps est supposé se dégager un peu en milieu d’après-midi donc, en attendant, je propose aux garçons d’aller boire un chocolat chaud dans un café assez original à Ersfjordbotn. C’est un café-boutique qui vend de tout (sauces, confiture, déco, produits pour le bain…) et la salle en haut, avec plein de tables et fauteuils dépareillés, est hyper cosy, très « koselig ».

Quand on se gare pour attaquer la rando de Nåttmalsfjelett (aussi appelée Klokka 10), les nuages bas sont toujours là. Moi j’hésite, j’ai peur qu’on monte pour rien, mais Laurent et Axel veulent y aller. Alors on remet les raquettes et on y va ! L’objectif à atteindre est le sommet d’une montagne qui culmine à 297 mètres et surplombe les deux fjords Ersfjord et Kaldfjord. On longe la crête jusqu’en haut, sur 2,4 km avec 165 mètres de dénivelé.

Au bout d’une heure de montée non stop, entre neige, vent et soleil, on parvient au fameux sommet. Et je dois avouer qu’on a bien fait de monter ! La vue est splendide et, contre toute attente, les nuages participent à créer une ambiance lumineuse très particulière.

Accrochée à un rocher, il y a une boîte contenant un livre sur lequel on peut noter un mot et sa nationalité. Malheureusement le stylo est cassé et nous n’en avons pas sur nous.

La descente se fait à un bon pas, bien qu’on aille moins vite en raquettes qu’à pieds. On a hâte d’aller se vautrer dans le canapé devant un feu de cheminée !

Mais la journée n’est pas terminée ! Les prévisions sont assez bonnes ce soir pour l’observation d’aurores boréales et les nuages se sont presque totalement dissipés. Les indices évoluant dans le bon sens, je sors en éclaireuse vers 21h30 pour voir ce que ça donne. Et paf, à peine sortie de la maison je vois une aurore. J’envoie un SMS aux garçons pour qu’ils me rejoignent sur notre spot préféré (le départ de piste de ski juste à côté de la maison), et pendant près d’une heure on garde la tête en l’air !

Une journée avec les chiens de traîneau

La météo peut changer du tout au tout, du jour au lendemain, en Norvège. Le soleil a laissé place à la neige. Une quinzaine de centimètres de poudreuse est tombée dans la nuit et continue de tomber ce matin. Ça tombe bien car le programme de la journée c’est de faire une sortie en traîneau.

Normalement le rendez-vous est à Tromsø et un transfert en van est prévu. Comme le camp d’Active Tromsø n’est pas très loin de notre logement, j’ai prévenu qu’on irait avec notre propre voiture pour éviter d’aller en ville et de payer un parking pour la journée. Nous arrivons au camp à 9h15, accueillis bruyamment par les chiens !

On nous donne de quoi nous habiller chaudement : moufles XXL, combinaison, moon boots. En plus de nos vêtements déjà chauds, on ne risque pas l’hypothermie !

Habituellement, la balade part directement du chenil, par un chemin de montagne. Mais l’enneigement est tellement faible cette année que le départ se fait à quelques kilomètres de là. La navette nous dépose à l’endroit où nous attendent les chiens et notre guide. Il y a 8 traîneaux avec 4 chiens chacun. On est 2 par traîneau : un qui se repose dans le traîneau et l’autre qui fait le musher. On change à mi-chemin.

L’un de nos chiens est déchaîné, on dirait qu’il a très envie de courir !

Dès le départ, nos chiens ne suivent pas le traîneau d’Axel devant et coupent à travers pour rejoindre le traîneau du guide qui est en tête. Ça promet ? On s’arrête pour reprendre notre place et finalement notre équipage se révèle plutôt faignant ou fatigué à cause de la neige fraîche (ou alors c’est qu’on est trop lourds !). Quoi qu’il en soit, il faut souvent les aider en descendant pour pousser un peu le traîneau. C’est physique d’être musher !

L’expérience est géniale. Qu’on soit dans le traîneau ou dans le rôle du musher, c’est top. À la fin, on aide à retirer les harnais de nos toutous et à les emmener dans le camion pour retourner au chenil.

Une fois au chenil, on aide à ramener les chiens à leur niche et on les rattache.

Après un café pris dans la cabane autour d’un bon feu, on est invités à rendre visite aux plus jeunes chiens et aux chiots qui sont nés il y a à peine 4 semaines. Trop choupinou !

On resterait bien plus longtemps mais nous devons aller à Tromsø chercher les raquettes que nous avons louées. Le magasin ferme tôt, on doit y être avant 16h45.

On s’endort facilement ce soir. Fatigués de notre journée et la tête pleine des câlins et regards attendrissants des chiens. C’était une très belle journée.

Sommaroy

La météo est idéale aujourd’hui. Du soleil est annoncé et il est bien présent à notre réveil. On compte en profiter pour découvrir une pépite à l’extrémité ouest de Kvaloya : les îles de Sommaroy et de Hillesoya.

Rien que la route pour s’y rendre est magnifique. On longe des fjords bordés de jolies montagnes saupoudrées de neige. Régulièrement, des maisonnettes rouges construites au bord de l’eau apportent une touche de couleur. Ces rorbuer sont des cabanes utilisées par les pêcheurs. C’est dans les îles Lofoten qu’on en trouve en grand nombre mais il y en a quelques unes par ici aussi.

La hauteur d’enneigement est faible cette année et on s’en rend bien compte en se rapprochant de la mer. À Sommaroy, il n’y a quasiment plus de neige. Même la colline de Hillesoya que nous nous apprêtons à gravir est exempte de verglas qui est pourtant fréquent à cette saison.

Hillesoya c’est le bout du bout de l’île de Kvaloya. Une colline surmontée d’un radar côtier occupe une grande partie de cette petite île. Et c’est l’objectif de la randonnée du matin : monter jusqu’au radar par un chemin très escarpé. Tellement escarpé qu’une corde court tout du long pour s’y agripper et pouvoir progresser dans les rochers (ou la neige ou le verglas suivant les conditions météo). Le dénivelé est de 183 mètres sur 800 mètres.

Les vues sur Sommaroy et tout le chapelet d’îles environnantes se révèlent au fur et à mesure de la montée. C’est splendide ! On voit distinctement Håja, une île en forme de proue de bateau qui a inspiré l’architecture de la cathédrale arctique de Tromsø.

On aperçoit des nuages noirs qui arrivent du large. La météo annonçait effectivement quelques nuages autour de midi mais, en arrivant au radar, le ciel s’assombrit et voilà qu’il se met à neiger !

Nous sommes en haut donc il va bien falloir redescendre malgré la neige. Nous sommes bien chaussés et habillés donc pas de problème. Finalement l’épisode neigeux ne dure que quelques minutes et nous entamons la descente par le sud de l’île, par un chemin moins raide qu’à l’aller. Il y a 3 solutions pour revenir vers le parking : redescendre par le sentier très abrupte pris à l’aller (sûrement difficile dans le sens de la descente), prendre un chemin qui part à droite du radar vers le nord, ou un autre chemin qui part à gauche vers le sud.

Les vues du côté sud sont encore plus belles et le soleil refait son apparition. On voit de jolies plages bordées d’une eau limpide d’un bleu hypnotisant.

Ce chemin est moins escarpé mais il n’est tout de même pas facile. Des cordes assurent les passages les plus difficiles et on multiplie les pauses pour contempler le splendide paysage que le soleil revient vite éclairer.

Nous atteignons les criques aperçues d’en haut. L’eau est tellement claire qu’on aurait presque envie de s’y baigner s’il ne faisait pas 2° avec un vent à rendre fou. A partir de là, on rattrape la route qui va nous ramener au parking.

Hillesoya et Sommaroy sont des îles de pêcheurs. On y trouve donc de mignonnes rorbuer, dont certaines avec un toit végétal.

Nous avons mis 2 heures à boucler les 3 km de cette belle rando.

Nous déjeunons dans le seul restaurant de Sommaroy, un fast-food tout petit et pourtant très fréquenté en ce dimanche. Nous avons la chance que des gens s’en aillent lorsqu’on arrive mais d’autres doivent attendre un moment avant de pouvoir s’asseoir. Après avoir repris des forces, nous nous attaquons à une autre petite randonnée, peut-être la plus célèbre du coin : Ornfloya. Le parking est minuscule, j’imagine le bazar que ça doit être en haute saison pour trouver à se garer. Ornfloya, c’est encore une colline qui offre un panorama sur tout l’archipel de Sommaroy. Une randonnée de seulement 2 km et 115 mètres de dénivelé, plutôt facile mais très exposée au vent. Il faut bien se couvrir !

Ici encore le paysage est magnifique, entre lac gelé, mer bleu et petites îles sublimés par le soleil de fin d’après-midi. On voit au fond la colline de Hillesoya, reconnaissable par son radar et, au loin sous le soleil, l’île de Senja avec ses sommets enneigés.

Pour choisir et organiser nos randonnées, je me suis beaucoup inspirée de ce site qui détaille parfaitement les itinéraires et les points forts de chaque balade à faire autour de Tromso.

Le trajet retour vers notre maison réserve encore quelques belles surprises. Après un panneau prévenant de leur possible présence, on aperçoit trois rennes au bord d’un lac gelé. En s’approchant à pied, on se rend compte que tout un troupeau se cache dans la vallée.

Plus loin, c’est l’ancienne ferme de Straumsgård qui mérite un arrêt. Un endroit bucolique, calme et reposant au bord du fjord.

On arrive fourbus à la maison ! Les randonnées n’étaient pas longues mais assez physiques et le vent nous a assommés.

Tromsø, au nord du cercle polaire arctique

Tromsø est la ville de plus de 50 000 habitants la plus septentrionale du monde. Elle est le point de départ des expéditions polaires. Notre expédition polaire à nous commence le samedi 1er mars après un vol Transavia sans turbulences ni retard. Je crois que c’est la première fois qu’on sort aussi vite d’un aéroport (faut dire qu’il est petit). En moins d’une heure, on a récupéré nos 3 bagages et notre voiture chez Hertz. Il est 13h, on file en ville pour manger un excellent burger. Pas très local, je vous l’accorde, mais le kiosque qui vend des hot-dogs à la saucisse de renne est fermé pour cause de maladie. Donc on se rabat sur le resto Burgr.

Tromsø est agréable mais, bien que ce soit la 8e ville de Norvège, on fait vite le tour du centre-ville et du port.

Sur le port, la « porte de l’océan arctique » est pile dans l’alignement de la cathédrale arctique qui se trouve sur la rive d’en face.

Tromsø est bâtie sur une île reliée aux autres îles par deux ponts très hauts pour laisser passer les bateaux, dont l’Hurtigruten – l’express côtier qui dessert les ports norvégiens.

Pour compenser la rudesse du climat et le manque de lumière en hiver, les norvégiens cultivent l’art du « koselig ». C’est un concept qui, comme le « hygge » danois, consiste à cultiver le bien-être intérieur en accumulant un tas de choses douillettes, lumineuses, chaudes, cosy : petites lampes aux fenêtres, guirlandes lumineuses, plaids, peaux de rennes, braseros et cheminées, bougies… Les cafés ne dérogent pas à la règle.

Après ce petit tour en ville, nous nous arrêtons faire des courses. On a du mal à trouver nos repères et à comprendre ce qu’on achète ! Par exemple, on ne trouve pas de jambon pour le pique-nique mais il y a du jambon, du bacon et des œufs de poisson en tube.

On parvient à trouver de quoi faire un repas et notre premier apéro des vacances agrémenté d’un excellent saumon fumé. Nous arrivons en fin de journée dans notre Airbnb, sur l’île de Kvaloya en face de Tromsø, et nous mettons en mode « koselig » !

Les applications de prévision d’aurores boréales annoncent une belle activité solaire ce soir. Après le dîner, nous sortons dans le jardin pour surveiller le ciel et voyons un peu de lumière verte. Dès qu’il y a une trouée dans les nuages, les aurores sont bien visibles. En face de la maison, il y a un départ de pistes de ski de fond. C’est là, face à une belle colline enneigée que nous scrutons le ciel.

Pas mal pour une première journée en Norvège ! Nous sommes comblés.

Oregon Pacific coast

Le dernier jour est arrivé ! En fait c’est l’avant-dernier car nous ne reprenons l’avion que demain mais c’est bien le dernier jour de visite de notre road trip en famille à travers les États de Washington et de l’Oregon.

La journée commence par la découverte d’Ecola State Park. Ce petit parc côtier a tout pour plaire : une forêt dense, des plages sauvages, des rochers (les haystacks) qui émergent du Pacifique et des sentiers de randonnée. La carte postale typique de la côte pacifique, surtout en cette matinée brumeuse !

Nous nous garons sur le parking de Tillamook rock lighthouse. L’ancien phare perché sur son rocher est assez visible malgré le ciel bas et la vue panoramique sur Crescent beach donne envie de se rendre sur cette belle plage déserte.

On met les chaussures et c’est parti pour la randonnée de 4 km. Avant de se lancer sur le chemin, on se pose vite fait la question d’y aller ou pas en voyant le panneau de mise en garde. Mais après plus de 15 jours à arpenter les sentiers de randonnée en montagne et dans les parcs nationaux, on se sent tout à fait capables de venir à bout de celui de Crescent beach.

La principale difficulté c’est que le chemin est un peu escarpé et surtout envahi par des milliers de racines d’arbres qui cassent le rythme de marche.

La douce mélodie des vagues nous accompagne tout du long, même si la plage ne se dévoile qu’à la toute fin. On la surplombe avant une descente prononcée qui met les genoux à rude épreuve et se termine par un escalier en bois.

Cette plage déserte, dont le sable est presque exempt de traces de pas, rappelle les plages sauvages immenses de l’île de Vancouver au Canada. On n’est pas si loin d’ailleurs. On y trouve les mêmes anémones de mer, au pied des rochers colonisés par les moules et autres coquillages.

On file ensuite au nord du parc pour voir Indian beach, mais en voiture cette fois, bien qu’un chemin permette d’y aller à pied. Contrairement à Crescent beach, Indian beach est accessible directement depuis le parking donc bien plus fréquentée. Il y a du monde et même quelques baigneurs malgré la fraîcheur de la mer.

Ecola State Park jouxte la ville de Cannon beach où l’on se rend pour déjeuner. Le centre est mignon comme tout avec ses boutiques et restaurants en bois. Par contre il n’y a pas de promenade le long de la mer, juste quelques accès par des escaliers. Aujourd’hui la mer est calme mais les jours de tempête ça doit être violent !

On déjeune chez Tom’s fish and chips, étonnamment peu cher. Burger pour les garçons, cabillaud pour Laurent, saumon pour moi. C’est gras mais c’est bon !

Nous reprenons ensuite la route pour se rapprocher de Haystack rock au sud de Cannon beach. Ce rocher de basalte de 72 mètres de haut est un refuge pour de nombreuses espèces d’oiseaux : macareux, pélicans, sternes… ça virevolte de partout ! Si le paysage vous rappelle quelque chose, c’est peut-être que vous l’avez vu dans les Goonies ou dans Un flic à la maternelle. Les 2 films ont été tournés à Astoria (on est passés devant la prison des Goonies et l’école de Schwarzenegger) et ici sur la côte.

Il nous reste une heure et demie de route pour aller à l’hôtel à Clatskanie. Dernière étape et dernière nuit d’un voyage qui fut riche en randonnées et découvertes très variées, de la côte pacifique aux déserts d’altitude de l’Oregon en passant par la chaîne des Cascades et le grand Mont Rainier.