Le Preikestolen

Une falaise de granit de forme cubique qui tombe à pic dans le Lysefjord 600 mètres plus bas, ça vous dit quelque chose ? Je suis sûre que vous avez déjà vu ce lieu emblématique de Norvège hautement touristique. C’est l’une des randonnées les plus célèbres du pays, ce dont on se rend vite compte en voyant le nombre important de personnes qui se pressent sur le chemin pourtant escarpé et pas facile.

Ça commence direct par une montée qui nous fait passer de 267 à 542 mètres d’altitude dans des rochers, sur une distance de 2 km. Le dénivelé total de la rando est de 450 mètres sur une distance totale de 9,8 km quand on fait la boucle (ou un peu moins de 9 km si on fait l’aller-retour par le même trajet). Nous on a fait la boucle.

Un peu de répit pendant la montée
Là c’est tranquille mais il va falloir franchir la barre rocheuse qui se dresse devant nous
Une fois en haut, on aperçoit le chemin de bois tout en bas
On y est presque
Encore un petit effort

Nous voici enfin parvenus au Preikestolen. C’est impressionnant, surtout quand on regarde en bas !

Bien que nous ayons commencé la randonnée à 7h30, il y a déjà beaucoup de monde. Les gens font la queue pour se faire prendre en photo au bord de la falaise. On passe notre tour !

Pour faire la boucle, il faut un peu escalader des rochers au début. On se retrouve alors au-dessus du Preikestolen. D’ici on voit bien sa forme carrée (et les gens à la queue leu leu !).

Autant sur le chemin officiel on ne peut pas se tromper de direction tellement il y a de monde, autant ici nous sommes seuls. Pour trouver notre direction, on essaie de repérer les T rouges parfois presque effacés et on se réfère au tracé sur nos applis de randonnée.

La météo se gâte et on essuie une averse de quelques minutes. Rien de très méchant mais suffisamment pour qu’on enfile nos ponchos !

La pluie rend les rochers glissants alors la vigilance est de mise pour la descente. Descente qui est exténuante pour moi. J’en ai les jambes qui tremblent tellement je tétanise à force de descendre ces marches inégales dans la roche. Je commence à stresser pour la rando de 20 km prévue à Trollltunga dans 2 jours ! Je ne serai jamais remise d’ici là et je crains de ne pas y arriver ! Celle d’aujourd’hui est classée « modérément difficile » alors que Trolltunga est classée « difficile »…

Pour le retour vers Stavanger, nous reprenons la même route qu’à l’aller et passons de nouveau dans le tunnel sous-marin de 14 km de long. Je n’aime toujours pas les tunnels et savoir qu’en plus je suis sous la mer ne me rassure pas ! Il y a bien une autre option qui consiste à prendre un ferry mais ça double le temps de trajet, donc je prends sur moi et je ferme les yeux.

L’après-midi de repos est le bienvenu pour tout le monde. On ne ressort qu’en fin de journée pour aller dîner en ville au Døgnevil burger (très bon). Les rues pentues de Stavanger permettent de faire un petit décrassage pour les cuisses.

Du Danemark à Stavanger

Nous sommes partis un peu avant 5 h du matin de la maison. À 18h30 nous étions à Hamburg. J’avais hésité à réserver un hôtel un peu avant, à Brême, mais les garçons voulaient manger un hamburger à Hamburg !

La traversée du Danemark a été franchement pénible. L’autoroute est en travaux sur les 2/3 du trajet et donc limitée à 80 km/h au lieu de 120. C’était loooong !!! Mais nous avons fini par arriver à bon port et nous sommes fait un pique-nique hyper bucolique sur le parking du ferry.

À l’arrivée à Kristiansand, nous étions parmi les derniers à débarquer. J’avais réservé un Airbnb à 10 minutes du port, donc à 19h30 on était à l’appartement, prêts pour le premier dîner norvégien des vacances et surtout pour une bonne nuit de sommeil. Sauf que le soleil se couche à peine plus de 5 heures, qu’il descend peu en-dessous de l’horizon (donc il fait sombre mais pas vraiment nuit) et que les maisons norvégiennes sont dépourvues de volets ! Donc à 4h30 on est réveillés par le soleil !

C’est donc finalement assez tôt que commence cette première journée en Norvège.

Stavanger

Notre première destination est Stavanger, la quatrième ville du pays après Trondheim, Bergen et Oslo. L’appartement est prêt et la propriétaire du Airbnb (adorable) est d’accord pour que nous arrivions plus tôt que prévu. On peut donc s’installer avant de filer dans le centre-ville pour manger. On s’arrête chez Egon, une chaîne de restaurants norvégienne, avec une belle vue sur le port encadré de jolies maisons en bois multicolores.

Le centre historique est concentré autour du port. D’un côté il y a les boutiques et les maisons colorées de Øvre Holmegate et de l’autre, on trouve Gamle Stavanger, où sont concentrées les maisons les plus anciennes. Elles sont en bois, peintes en blanc et datent pour la plupart du 18ème siècle ou du début du 19ème. Stavanger compte environ 8000 maisons en bois, ce qui en fait la plus grande ville en bois d’Europe.

Certains ont même pensé à faire une entrée pour les trolls ! Ces créatures affreuses de la mythologie nordique sont très présentes dans la culture norvégienne. Là il doit s’agir d’un tout petit troll.

Le port de Stavanger accueille souvent des bateaux de croisière. Un énorme P&O de 5000 passagers est à quai et visible depuis les ruelles de la vieille ville. Les maisonnettes en bois ne paraissent plus à côté de ce mastodonte des mers qui les dépasse.

Notre logement est à 5 minutes à pied de Gamle Stavanger, dans un quartier résidentiel calme où s’alignent aussi de mignonnes maisons en bois. C’est top d’être si près du centre-ville sans avoir de bruit.

En fin de journée, nous retournons sur le port pour l’apéro (44€ les 3 bières et un Coca !). Un norvégien entame la discussion de façon un peu abrupte en nous disant « bordel mais que faites-vous en vacances en Norvège alors qu’il fait si beau chez vous ? Il fait froid ici ! ». Il se trouve qu’aujourd’hui il fait 24°, pas vraiment froid donc. Mais il nous dit que c’est exceptionnel et qu’il préfère le climat du sud de l’Europe, même quand je lui dis que chez nous il fait trop chaud et que les incendies sévissent. On n’est jamais satisfait de ce qu’on a.

Journée glisse : motoneige et luge

Parmi les activités guidées proposées à Tromsø, les plus populaires sont le chien de traîneau, la motoneige, la chasse aux aurores boréales, la croisière pour voir les baleines et visiter une ferme d’élevage de rennes. On a choisi les deux premières. Passer des heures dans un bus pour aller chasser les aurores à la frontière finlandaise ne nous tentait pas. Quant aux baleines, elles partent de la région fin janvier. Et vu le coût de chaque sortie, il faut bien faire des choix !

Nous traversons de nouveau la vallée de Breivikeidet pour rejoindre les Alpes Lyngen où nous avons rendez-vous chez Lyngen Safari pour une balade en motoneige. C’est le meilleur rapport qualité-prix que j’ai trouvé. Une fois débarqués du ferry, il nous suffit de parcourir 450 mètres et on y est.

Comme pour le chien de traîneau, on nous prête une combinaison et des chaussures en plus d’une cagoule et d’un casque. Pas très « stylé » comme accoutrement ! Après les explications d’usage, on monte à deux par motoneige et on commence à tester l’engin sur un chemin facile en suivant les traces du guide. Ce qui est cool c’est que les poignées sont chauffées à l’avant comme à l’arrière.

Les paysages alpins sont vraiment magnifiques. On traverse d’abord une petite forêt de sapins puis on longe les sommets qui sont bien blancs avec la neige tombée pendant la nuit. On a aussi beaucoup de chance avec le temps qui est, aujourd’hui encore, plutôt ensoleillé.

On a croisé des gens en traîneau.

Laurent envisage une reconversion et Axel dit qu’il va arrêter la biologie pour faire guide de motoneige !

Comme nous avons notre voiture, nous ne sommes pas obligés de rester avec les gens qui prennent la navette et le bus pour retourner à Tromsø. Nous partons de notre côté vers Lyngseidet pour manger dans un petit resto perdu au milieu de nulle part.

Les Alpes Lyngen sont un ravissement. Les montagnes, les fjords aux eaux calmes, le silence, les maisons en bois coloré, les rorbuer, tout cela dégage une impression de sérénité. Ce ressenti est valable pour toute la région, y compris la ville de Tromsø qui est à la fois vivante et paisible.

Nous reprenons le ferry dans l’autre sens et, à peine arrivés à la maison, nous empruntons les luges fournies par le propriétaire et partons sur la piste éclairée derrière la maison. On passe un bon moment à glisser plus ou moins droit et à manger de la neige !

Pour le dernier soir, nous allons au restaurant à Tromsø chez Full Steam. Le burger de renne d’Axel est bon, notre ragoût de renne est bien aussi mais franchement ça ne vaut pas le prix payé.

Le voyage se termine déjà. Nous serions bien restés quelques jours de plus… c’est toujours trop court les vacances !

Randonnée de Trehørningen, vers Skulsfjord

Au réveil, j’ai du mal à poser le pied par terre tellement j’ai mal au talon. La première mission de la journée est de trouver une pharmacie. Quand je montre la photo de mon talon à la pharmacienne, elle fait un « wow » et me donne direct les pansements seconde peau extra+ pour ampoule extrême ! Ils sont grands et pourtant limite trop petits pour mon bobo. Avec ça et deux paires de chaussettes, j’arrive à peu près à marcher.

La randonnée qui est prévue ce matin est courte mais intense : 1,5 km aller-retour et 150 mètres de dénivelé. En gros, ça monte tout droit, en pente raide, pour arriver au sommet d’une montagne. Enfin, pour être honnête, on ne l’a pas faite en entier. Nous avons suivi la trace donnée sur AllTrails qui s’appelle « vue de Belvika ». Le départ est au même endroit et c’est le même chemin sauf qu’on s’arrête bien avant le sommet de Trehorningen. Dans des conditions neigeuses, c’est déjà pas mal !

Malgré la neige collante qui s’agglutine sous nos crampons, on parvient au point de vue sur Belvika. On a quand même mis plus de 3/4 d’heure pour monter 800 mètres ! Heureusement que le panorama en vaut la peine ! Avec les quelques centimètres de neige tombés cette nuit, c’est très joli.

L’avantage d’aller jusqu’au sommet de Trehørningen, c’est qu’on voit des deux côtés de la colline et jusqu’à Skulsfjord. Ca doit valoir le coup d’aller au bout, surtout que nous avions fait le plus dur ; quand on arrive à la vue sur Belvika, il n’y a plus d’arbres, le sol est rocheux donc plus dur et le terrain s’aplanit un peu. Mais nous manquons de temps.

Certes il y a moins de neige que d’habitude mais quand même…

Il est midi et Laurent propose d’aller à Tromsø manger un hot-dog à la saucisse de renne. Comme on a loupé cette spécialité samedi vu que le Raketten était fermé, on compte y remédier. On passe d’abord rendre les raquettes au magasin et on prend notre place dans la file d’attente devant le Raketten. Ce kiosque date de 1911 et se revendique comme étant le plus petit bar du monde. Au bout de 45 minutes d’attente, on déguste enfin ces hot-dogs que tout bon touriste qui se respecte doit avoir mangé.

On fait ensuite la tournée des boutiques de souvenirs et une brève visite de la cathédrale arctique. Je pense qu’elle est plus jolie de nuit parce que là… bof.

J’avais prévu de monter à Fjellheisen par le téléphérique mais son prix nous a dissuadés. Je sais que tout est cher en Norvège, seulement là on prend un peu les touristes pour des pigeons : 50€ par personne pour 4 minutes de montée, c’est exagéré. Nous ne sommes pas prêts à payer 150€ pour une vue. Il y a bien la possibilité d’y aller par les escaliers construits par les sherpas, mais 400 mètres de dénivelé sur un trajet de 1,4 km, c’est encore plus raide que ce qu’on a fait ce matin. Tant pis pour la vue sur Tromsø, on jette l’éponge.

Nous allons faire un tour vers la plage de Telegrafbukta, au sud-ouest de l’île de Tromsø. Bon, on a vu de plus belles plages ! C’est un pauvre croissant de sable gris. La vue et le parc sont quand même chouettes.

Ces chiens sont magnifiques… peut-être qu’il me faut les mêmes pour me motiver à courir !

Sur la route…

On fait quelques courses chez Eide Handel pour acheter des Smash et du saumon fumé à rapporter dans nos bagages, puis on rentre se poser à la maison. Si un jour vous venez en Norvège, il faut absolument goûter les Smash ! C’est une tuerie ! Ce sont des 3D enrobés de chocolat. Ça craque, c’est salé et sucré, c’est trop bon ? et sans huile de palme. Mais il ne faut pas regarder les kilocalories !

Randonnée dans les Alpes Lyngen

Nous avons un peu de route ce matin pour rejoindre le nord des Alpes Lyngen. Plus d’une heure de route à travers la vallée de Breivikeidet, un ferry, encore 50 minutes de route.

Nous arrivons à Russelv, fin de la route. On ne peut pas aller plus loin, la route s’arrête là.

Le parking est une vraie patinoire et on aperçoit le chemin qui semble aussi verglacé. Aujourd’hui on laisse les raquettes dans la voiture et on enfile les crampons sur nos chaussures. Ça accroche super bien et ça nous est très utile pour faire la rando jusqu’au bout. Sans crampons, je ne vois pas comment on aurait pu gravir la colline derrière laquelle se cache le phare de Lyngstuva.

Autant le chemin en bord de mer est une promenade de santé, autant la dernière portion dans les rochers est assez difficile. La neige et les plaques de verglas n’arrangent rien. Mais enfin on aperçoit le phare et sa cabane. Et un pêcheur a la bonne idée de passer à ce moment-là avec son bateau.

La cabane reste ouverte en permanence et tout le monde a le droit d’y entrer pour se reposer. C’est rustique et même spartiate mais il y a une table, des bancs, du café et du thé à disposition… Je propose de pique-niquer à l’intérieur mais l’idée ne plaît pas à Laurent ni Axel. Ils veulent profiter du soleil. On repart donc à travers les rochers pour remonter en haut de la colline et on se pose au soleil. Ça caille pas mal, moi j’aurais préféré la cabane du phare !

Sur les renseignements que j’avais trouvés, la randonnée était annoncée pour une distance de 6 km. En réalité elle fait 7,5 km. On a mis 3 heures à faire l’aller-retour avec la pause déjeuner.

Je tire la patte au retour car mes chaussures me font mal. J’ai pris une demi taille au-dessus de ma pointure pour pouvoir mettre de grosses chaussettes mais c’était une fausse bonne idée. J’ai les talons à vif.

Sur le trajet retour, un lac gelé et les sommets des Alpes Lyngen nous font multiplier les arrêts.

On change de trajet pour le retour en passant par la route qui longe la partie sud des Alpes Lyngen. C’est plus long que par le ferry et Breivikeidet mais ça permet de voir d’autres paysages, même si la pénombre arrive vite derrière les montagnes et avec le soleil qui se couche à 17h.